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Eloge du cinéma marocain

Publié le 26 octobre 2007 par Naim N

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   Dans un monde régi par une mondialisation culturelle, hégémonique et agressive, les pays et les civilisations doivent, pour continuer à exister, montrer fièrement leur richesse culturelle et artistique. Le cinéma, à ce titre, est l'outil l'idéal pour communiquer cette richesse. Le Royaume du Maroc essaye tant bien que mal d’exister sur l’échiquier cinématographique mondial. Avec des efforts, certes, colossaux, il arrive à produire une dizaine de films régulièrement.
  
Ces dernières années, les films nationaux commencent à trouver le chemin dans les cœurs des spectateurs marocains mais également des nombreux festivals internationaux et reviennent parfois avec des prix prestigieux. L’excellent La plage des enfants perdus de Jilali Ferhati a commencé en 1991 par remporter le grand prix de la première biennale des cinémas arabes à l’institut du monde arabe. A Casablanca les anges ne volent pas de Mohamed Asli a remporté, grâce à sa poésie, le Tanit d’or au festival de Carthage, une première marocaine. Pour sa part, Ali Zaoua de Nabil Ayouch a touché le public d’une quarantaine de festivals, y remportant une vingtaine de prix. Il a même bénéficié d’une sortie respectable sur les écrans européens. En mai 2005, le Maroc a eu l’honneur d’inaugurer le programme « Tous les Cinémas du Monde » lancé cette année par le festival de Cannes. D'autres productions cinématographiques font parler d'elles à l'intérieur du Maroc comme à l'extérieur. Marock de Leila Marrakchi a devancé en 2006 un trio 100 % marocain. L'Enfant endormi de Yasmine Kessari a triomphé un peu partout en récoltant une quarantaine de prix! A ce rythme, on pourra même sérieusement espérer un Lion d'Or à Venise, un Oscar de film étranger à Hollywood ou même d'une deuxième Palme d'Or à Cannes, après celle obtenue par Othello d'Orson Wells au nom du Royaume du Maroc en 1952!
   Les exemples abondent pour confirmer le brio du nouveau cinéma marocain. Comment expliquer cette énergie ? Par l’efficacité du fonds d’aide pour le cinéma marocain ? Par la brise de démocratie qui souffle sur le Royaume ? Par le dynamisme de ses cinéastes ? Peut être que finalement tous ces paramètres y contribuent.
   Le Maroc ne semble plus se contenter d’être une terre d’accueil des tournages des superproductions hollywoodiennes. D’un simple consommateur de fictions américaines, indiennes ou chinoises, le Maroc s’est mué en producteur de ses propres images. Conscient de ce fait, le spectateur marocain a le devoir de supporter son cinéma sous peine d’être submergé par des images mondialisées qui ne lui parlent pas. Et c'est dans ce sens que l’Université marocaine doit accompagner cet élan de créativité cinématographique. En garantissant, par exemple, un background académique et intellectuel au cinéma national. Mais également introduire une formation d’art en général, de cinéma en particulier, dans la vie de notre future élite marocaine.

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