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Encore un lieu commun. Qui appartient à tous dans la parole, dans l'être, qui "indifférencie" le singulier au point que la notion d'espace devient floue. Là où je travaille, quelqu'un ne m'aime pas. C'est banal. Des tas de gens ne m'aiment pas sans que j'en prenne ombrage. Mais là, si. Je supporte mal que LN, appelons ce personnage LN, ne sache pas m'aimer. Je serais trop radical dans mon propos, pas assez positif dans mes perceptions, bref, inamical, dérangeant. Les quelques tentatives que j'ai osées pour dissoudre le malentendu n'ont rien donné. Le grain de sable a pris du ventre et me voilà comme un mécanisme enrayé. La sagesse ordinaire voudrait que je me déprenne de cette péripétie du quotidien. N'ai-je pas d'autres choses auxquelles penser ? N'ai-je pas suffisamment de travaux sur mon établi à mots ? Mais je ne suis guère dans la sagesse ordinaire. E je ne crois pas, contrairement à ce que répète la vulgate, que la philosophie soit une quête de la sagesse. Je ne suis pas sage. Je ne me déprends pas d'LN. Non qu'un obscur objet du désir m'en empêche ! Je suis revenu, enfin, des entêtantes beautés de la jeunesse. Aussi, à défaut de me déprendre, j'imagine que je vais me démettre. Partir. Refermer doucement la porte derrière moi sur les rumeurs enfantines. Sans regrets. C'est le mieux, toujours. Dans un grand silence. Le grain de sable à l'épreuve des jours redeviendra particule élémentaire et nul visage n'y sera représenté. Oeuvre de Jan Fabre. Louvre 2007.