L’Assistant du Vampire (Cirque du Freak – The Vampire’s Assistant)
USA, 2009
Réalisation : Paul Weitz
Scénario : Paul Weitz, Brian Helgeland
Avec : Josh Hutcherson, John C. Reilly, Chris Massoglia, Michael Cerveris, Ray Stevenson, Salma Hayek, Ken Watanabe, Willem DaFoe
Résumé: A 16 ans, Darren (Chris Massoglia) a déjà une vie classique et ennuyeuse toute tracée pour lui. Lorsqu’un cirque de freaks débarque en ville, son meilleur ami Steve (Josh Hutcherson) le convainc de venir assister au spectacle. Au cours de la représentation, Steve reconnaît l’un des artistes comme étant un vampire, le légendaire Larten Crepsley (John C. Reilly). Les deux amis vont dès lors être entraînés dans un conflit qui les dépasse…
Alors que son frère Chris se spécialisait petit à petit dans la fantasy pour gosses et ados, Paul Weitz continuait dans la comédie, genre qui avait lancé le duo avec American Pie. Mais il semblerait que Paul a finalement décidé de concurrencer son frangin sur son propre terrain, en réalisant cet Assistant du Vampire, tiré d’une série de livre pour jeunes adultes.
Ce premier film est donc une introduction à l’univers des livres, ce qui malheureusement en fait une œuvre assez longue et plutôt avare en réelles péripéties. On sent que le réalisateur plante les graines de la saga, mais le tout est du coup très frustrant, puisque hormis le héros assez fadasse et son pote agaçant, la plupart des personnages sont à peine esquissés. Le film est aussi clairement destiné à un jeune public et évite du coup tous les sujets sensibles ou problématiques (c’est super facile de devenir un vampire, et surtout pas besoin de se poser de questions sur le vide laissé dans sa famille). Le plus révélateur de cet état de fait est le traitement réservé aux fameux freaks du titre. Car si la représentation du début de film permet d’en découvrir quelques-uns et d’espérer une suite pas trop lisse, on déchante vite. Les freaks sont en effet vite relégués au rang d’attraction amusantes mais sans intérêt. Seul John C. Reilly tire son épingle du jeu et arrive a créer un personnage avec un peu de consistance. Dommage au regard du casting assez exceptionnel du film… On a de plus l’impression d’assister à un patchwork d’idées piquées dans diverses autres œuvres, appliquées sans génie, notamment Spider-Man, au travers des pouvoirs du héros (il peut grimper aux murs) ou de l’araignée apprivoisée du vampire (elle est rouge et bleue). Plus étonnant, on retrouve une référence à la série horrifique Phantasm, avec ces gnomes créés par le méchant de l’histoire avec les corps des défunts. Bien que le film soit plutôt agréable à regarder, il est tellement platement emballé et lisse qu’on l’oublie extrêmement rapidement.
Mieux vaut revoir l’excellente série Carnivale pour voir une œuvre s’intéresser correctement au monde des freaks.
Note : 5/10
Punisher – Zone de Guerre (Punisher : War Zone)
USA, 2008
Réalisation : Lexi Alexander
Scénario : Nick Santora, Art Marcum
Avec : Ray Stevenson, Julie Benz, Dominique West, Doug Hutchison
Résumé: Au cours d’une opération contre un gang de la mafia dirigé par le psychopathe Billy (Dominique West), Frank Castle, alias le Punisher (Ray Stevenson) abat par erreur un agent du FBI infiltré. Billy, qui a été terriblement défiguré lors de l’affrontement et se fait maintenant appeler Jigsaw, veut à tout prix récupérer une forte somme d’argent que l’agent en question lui avait dérobé. Rongé par le remords et poursuivi par les fédéraux, Castle il décide de protéger la fille et la veuve de l’agent qu’il a tué…
Pour qui n’a jamais ouvert un comic du Punisher dans sa vie et ne connait le personnage qu’à travers le film mou du genou de Jonathan Hensleigh, découvrir cette séquelle réalisée par Lexi Alexander (le minable Aeon Flux, mais aussi Girlfight) constitue un choc. Car là où Hensleigh nous présentait un Punisher gentillet faisant ami-ami avec ses voisins tout en fomentant une vengeance sans effusion de sang, Alexander nous offre un vigilante brutal et ne faisant pas dans le détail. Le Frank Castle de ce nouveau film, apparemment beaucoup plus proche de celui de la BD, est monolithique, barbare, sans concession et ne montrant que peu d’émotions. La réalisatrice ne s’appesantit pas sur le trauma du héros, déjà étudié en long, en large et en travers dans le premier film, et rentre directement dans le vif du sujet. Et il faut avouer que ça charcle grave. Les gunfights sont dantesques, extrêmement violentes (on ne compte plus le nombre de crânes explosés par des balles ou à mains nues) et parfaitement mises en scène (la gestion de l’espace d’Alexander est impressionnante). Ray Stevenson, qui a parfaitement géré son arrivée sur le grand écran après la fin de Rome, campe un parfait Punisher, froid, précis, mortel, quasiment sans une once de pitié (Thomas Jane fait vraiment figure de lopette du coup). Face à lui, Dominique West est légèrement en roue libre dans le rôle de Jigsaw (il fait son Jack Nicholson dans Batman), mais le maquillage qu’il arbore est suffisamment impressionnant pour faire passer la pilule et en faire un méchant beaucoup plus mémorable que John Travolta dans le film précédent. A ses côtés, on a plaisir à retrouver un autre transfuge de série TV, le fameux Doug Hutchison (le Tooms de X-Files pour ceux à la traine), une fois de plus génial en psychopathe. Le tableau est complété par la charmante Julie Benz qui semble confinée aux rôles de jeune femme en danger depuis la fin de la série Angel. Un peu dommage, mais on apprécie toujours de voir son joli minois à l’écran.
Alors bien sûr, le scénario n’est pas des plus originaux, et le budget limité se sent de temps à autres (notamment dans les décors assez peu variés), mais le film remplit parfaitement son office de divertissement burné, et enterre définitivement et sans effort le précédent long métrage sur le personnage.
Note : 7/10
Dead Man Running
Royaume-Uni, 2009
Réalisation : Alex De Rakoff
Scénario : Alex De Rakoff, John Luton
Avec : Danny Dyer, Tamer Hassan, Curtis ’50 Cent’ Jackson
Résumé: Vu que de plus en plus de ces « clients » omettent de le rembourser, le malfrat Mr Thigo (50 Cent) decide de prendre les choses en main et de faire un exemple. Il se rend à Londres et donne 24h à Nick (Tamer Hassan), un petit voyou rangé depuis sa sortie de prison, pour lui rembourser les £100 000 qu’il lui doit, sous peine de les tuer lui et sa mère handicapée. Assisté par son ami Bing (Danny Dyer), Nick se lance dans une folle course pour trouver l’argent avant l’échéance fatidique…
Sur le papier, Dead Man Running avait tout du projet sympathique : deux acteurs charismatiques en tête d’affiche (dont le génial Danny Dyer), un jeune réalisateur dynamique aux commandes, et un scenario certes peu original mais propice à de bons délires. Mais au final, s’il se laisse regarder sans trop d’effort, Dead Man Running est tout de même loin d’être une réussite, son problème majeur étant son manque flagrant d’originalité. On a en effet l’impression d’avoir déjà vu la plupart des péripéties du film dans 50 autres œuvres différentes, et en bien meilleur. On sent que De Rakoff voudrait être l’égal d’un Tarantino, d’un Danny Boyle ou même d’un Guy Ritchie, mais le tout est bien trop lisse et prévisible pour soutenir la comparaison avec les films des trois réalisateurs précités. Dead Man Running n’est pas vraiment drôle, ne possède aucun personnage hors du commun, aucune « tronche » apte à retenir l’attention, aucun grain de folie. En plus le film est bien trop gentil pour convaincre (à aucun moment le héros ne se mouille réellement pour sauver sa peau, et les bad guys ne sont pas du tout impressionnant). On ne ressent jamais l’urgence de la situation, et le rythme est beaucoup trop mou pour happer le spectateur.
Restent tout de même quelques bonnes scènes avec Danny Dyer, ou entre la mère du héros et le bad guy charge de la surveiller. C’est très peu et largement insuffisant pour que le film marque les esprits au-delà de la projection.
Note : 4/10
The Lost
Etats-Unis, 2006
Réalisation : Chris Sivertson
Scénario : Chris Sivertson
Avec : Marc Senter, Shay Astar, Alex Frost, Michael Bowen
Résumé: Lors d’une soirée en forêt avec ses amis, le jeune Ray Pike (Marc Senter) tue deux campeuses ayant eu le malheur de croiser son chemin. Quatre ans plus tard, la police n’a toujours pas pu prouver qu’il est le meurtrier, malgré de très fortes présomptions. Le détective Charlie Shilling (Michael Bowen) décide de tenter le tout pour le tout en mettant la pression sur Ray, dans l’espoir de le faire craquer…
Un an avant l’injustement conspué I know who killed me, le jeune réalisateur Chris Sivertson faisait déjà preuve d’un savoir faire évident en réalisant The Lost, adaptation d’un roman de Jack Ketchum. A mi-chemin entre du David Lynch pour les personnages excentriques toujours à la limite de l’hystérie, et le Wes Craven des débuts (période La dernière Maison sur la Gauche) pour le côté rugueux et brut de décoffrage de certaines séquences, The Lost est un film qui ne laisse pas indifférent. Après une entrée en matière choc des plus dérangeantes (le meurtre des deux campeuses, purement gratuit, est difficile à regarder), le film adopte étonnamment un rythme plutôt lent. Silvertson se concentre longuement sur la personnalité atypique de son anti héros, scrutant avec intérêt son basculement progressif dans la folie. Le réalisateur use de techniques assez originales pour illustrer la perte de repères de Ray, comme ces mouches invisibles le tourmentant, ou encore ses explosions de colère soudains. Marc Senter, révélation du film, est tout simplement hallucinant dans le rôle principal, rendant son personnage tour à tour effrayant (la scène de la fellation manquée) ou pathétique (Ray glisse des canettes de bières dans ses bottes pour avoir l’air plus grand). Il rappelle d’ailleurs parfois le David Hess de La dernière Maison sur la Gauche (on y revient) dans sa façon de constamment laisser redouter une explosion de violence. Explosion qui surviendra lors d’un final d’une violence rare, extrêmement glauque et malsain, et portant clairement la marque de Ketchum.
Malgré quelques défauts dus en partie à son budget limité et à quelques baisses de rythmes, The Lost n’en reste pas moins un bon film, révélant à la fois un réalisateur et un acteur à suivre…
Note : 7/10