Curieux comme les faits se répètent, indéfiniment croirait-on, au point de rendre la vie absurde. Un exemple entre mille, tous les ans ma ville organise des animations et manifestations, tous les ans ou presque j'y vais pour jeter un œil, afin de ne pas rester un étranger dans ma propre commune, à chaque fois l'impression de voir et faire exactement la même chose quasiment à la même date, c'est exaspérant et ridicule.
Ce week-end - comme tous les ans donc - le Lion's Club organisait un Salon Gourmand dans la grande salle des expositions de la mairie. Les bénéfices étant destinés à leurs bonnes œuvres et aux malades d'Alzheimer. Un petit train sur pneumatiques parcourait les grandes artères de la ville, distribuant des entrées gratuites et invitant les passants à monter pour atteindre le lieu de la manifestation. Ce matin vers 10h30 nous voilà embarqués pour ce voyage, plus long en train qu'à pied soyons honnête, seuls tous les deux, en plein vent, comme des blaireaux de touristes, sous l'œil étonné des quelques passants croisés.
A peine entré dans le local, nous tombons sur une vague connaissance qui nous alpague pour nous vendre un billet de tombola « bonnes œuvres, bonne action, blablabla ! » fait comme un rat je sors mon porte-monnaie, bling ! Nous gagnons un carton de douze verres. Dans la salle, les exposants, artisans et producteurs étalent leur mangeaille. Les pinardiers sont nombreux, rouges et blancs attendent qu'on les goûtent, mais il est un peu tôt pour moi. Des quatre coins de l'hexagone (oui je sais ! mais si j'avais parlé des six coins ça aurait fait bizarre aussi) ils sont venus avec leurs fromages, leurs charcuteries, leurs confiseries, leurs fruits secs, que sais-je encore. Si on les écoutait il faudrait tâter tout ce qu'ils proposent, d'un autre côté pourquoi ne pas les écouter puisque je suis venu jusqu'ici ? Une petite lamelle de fromage de chèvre, un bout de macaron aux mûres, une larmichette de coppa, un minuscule toast de terrine d'agneau, un demi fruit sec par ci, un mince morceau de saumon fumé. Si les stands s'alignaient dans un ordre logique la promenade ressemblerait à un repas, là c'est un peu le grand n'importe quoi, saucissons et sucreries arrivent groupés au fond de mon estomac, bientôt la poubelle est pleine.
Avant de repartir, nous achetons une énorme brioche absolument délicieuse, dont une belle part nous fera un « quatre heure » parfait quand viendra l'heure du thé. Il n'est pas loin de midi quand nous prenons le chemin du retour. « Au fait chérie, qu'as-tu prévu pour le déjeuner ? »