Depuis que Luc Chatel se retrouve avec les dossiers gentiment laissés en souffrance par Cavier Darcos, on se dit que le porte-parole du gouvernement doit s'offrir des nuits blanches - ou du moins, on l'espère. Car le problème de la formation des enseignants faisait partie des points essentiels dans la réforme que se partageaient le ministre de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur.
Et ce que Chatel et Pécresse ont rendu vendredi dernier démange furieusement : en substance, la modification principale réside dans le passage d'un recrutement à Bac +5 au lieu de Bac +3. Qu'est-ce à dire ? Que d'un côté, on a l'idée qu'un bon prof, c'est celui qui aura accumulé les années de formation, de l'autre, que l'apprentissage le plus pertinent est celui fait en cours. Devant une classe. Déjà les syndicats dénonçaient une situation qui s'éloignait de la réalité des classes... en octobre... 2008.
Le syndicat des Enseignants, à travers son secrétaire général, Christian Chevalier, présente un contexte « catastrophique, régressif et consternant ». Et cette dimension professionnelle, voire une formation plus professionnalisante, tant prisée et décrite par le ministère qui avait dévoilé ses intentions en septembre dernier, semble désormais bien irréalisable.
Comment placer des stages efficaces - qui ne sont cependant pas obligatoires - entre les deux phases d'admissibilité et les épreuves d'admission aux concours du second degré, questionnent nos confrères du Monde ? Un manque évident de progression dans cette formation, alors que, souligne l'UNEF, « enseigner est un métier qui s'apprend ». Mais enfin, que se passe-t-il ?