Elle n'est pas blonde! souvenez-vous de la sirène du Mississipi (Catherine Deneuve 1969). Truffaut la voyait intrigante, aventurière, passionnée, délicieuse menteuse menant du bout de sa ligne de danseuse un Belmondo épris et romanesque. Aux quat' Sardines on l'imagine en garcette, enfin... le terme n'est pas juste: en matelotage, parée de tissus des mers tropicales imprimés tapa, coquillages des îles ou encore bayadère. Elle saura séduire le fétichiste, le véritable amateur de sirène, le Jean-Paul des pontons...
Pourquoi Moromoros: en hommage au majesteux (!) cours d'eau de la vallée du Moros qui se jette dans le port de Concarneau.
(photo d'arrière plan extraite de l'ouvrage Teahupoo, la vague mythique de Tahiti. Tim Mckenna)
La représentation symbolique de la sirène divinité marine se retrouve dans de nombreuses cultures; elle incarne le pouvoir tant protecteur nourricier que destructeur de l'Océan. A travers les arts et les traditions populaires on aborde les mythes propres à chaque ethnie: Sedna chez les Inuits, Mari Morgan chez les bretons, Mami Wata (appellation dérivée de l'anglais Mommy water qui est mère, déesse de l'eau) chez les peuples africains de la côte ouest ou des régions fluviales du Togo, Cameroun, Nigéria, Congo. C'est un personnage, souvent représenté accompagné de serpents, véhiculé également par le culte Vaudou jusqu'aux Caraïbes. La Mami Wata ne disparait pas de nos jours, elle est reprise comme "symbole de ces femmes libres qui effraient et fascinent, elle devient au Congo-Zaïre, à l'époque Mobutu et avec la montée du sida, l'un des thèmes dominants de l'art populaire congolais." (MAMI WATA LA SIRÈNE ET LES PEINTRES POPULAIRES DE KINSHASA - Lucie Touya, édition l'Harmattan 2004).
L'aspect "ethnique" avec des imprimés paréo, l'utilisation du matériau cordage façonne une petite sirène métisse mi-Iroise mi-Pacifique, cousine contemporaine de figures mythologiques.
(autres représentations de sirènes sur le blog "billet vagabond et gourmand")