Jonathan Coe est l'un de mes auteurs contemporains préférés. J'adore ses histoires où se mêlent politique et musique, histoires personnelles et Histoire avec un grand H, souvent avec beaucoup d'humour. Dans ce dernier roman, au si beau titre (et le passage duquel il est tiré est très beau aussi), pas question de politique, ni de musique, excepté ce bailero, musique auvergnate découverte par la narratrice avec son premier et seul véritable amour, et qui ne la quittera jamais.Ce dernier ouvrage ne ressemble pas beaucoup à ses prédécesseurs, si ce n'est par le style et la construction du texte, toujours aussi habilement mené et avec une verve exaltante.Ici, il est question d'histoires personnelles et familiales.Plus exactement de filiation, d'héritage. Une histoire où les femmes ont une place prépondérante. Jonathan Coe est un auteur si sensible qu'il arrive à se mettre dans la peau d'une vieille dame, Rosamond, qui va raconter, au moyen de cassettes qu'elle lègue à une mystérieuse Imogen, l'histoire bouleversante de sa famille sur trois générations.Comment le désamour d'une femme peut entraîner chez sa propre fille et sa petite fille ensuite tant de haine et de violence, envers elles-mêmes, envers les autres ? Comment pardonner ?
Un roman bouleversant, comme chacun des romans de Jonathan Coe, mais celui-là plus ancré dans le réel, plus abouti dans les émotions qu'il suscite.
La critique de Benzine Magazine