Chers amis, chers ennemis, pour ceux et celles qui auraient pu croire que nous allions aborder ici un sujet un brin intellectualisé, classique et référentiel... contentez-vous de lire les deux lignes suivantes, car il va s'agir ici d'un tout autre genre de film.
"FAUST" ( 2000 ) de Brian
Yuzna
1806 : un certain Johann-Wolfgang Goethe achève "Faust", inspiré - dirait-on - d'un véritable
charlatan du XV-XVIème siècle connu des récits populaires allemands, et le publie le 13 avril de la même année.
Pendant des siècles, ce mythe sera exploité et essentiellement célébré en opéras en cinq actes, par exemple...
Fin de la décennie des 1990’s : en passant chez un ami, je découvre l'album "Cornered" de Kickback, groupe parisien.
Mes yeux plus surpris que mes oreilles : ce groupe de hardcore usant d'une illustration noir et blanc à la violence exaspérée et extraite du comics-book "Faust" de Tim Vigil et David Quinn.
Découverte de cette œuvre graphique mêlant sexe et sang !!!
2000 : ce même comics-book est adapté au cinéma !! Par Brian Yuzna himself.
Brian Yuzna, producteur-scénariste-réalisateur célèbre pour sa trilogie des « RE-ANIMATOR », qui
en quittant la Californie américaine pour la vieille Europe, va faire plus que réviser son espagnol en posant ses valises et idées sombres du côté de Barcelone ( ou Madrid, je ne sais plus ).
Le réalisateur indépendant américain préfère dès lors quitter les monts du cinéma hollywoodien assombri par des obligations économiques pour relancer sa carrière et lancer une Fantastic
Factory
Première réalisation espagnole, sous les couleurs de cette nouvelle écurie, ce "FAUST, LOVE OF THE DAMNED" en VO ( puisque tournée tout de même en
langue anglaise et ce malgré une équipe technique principalement locale ) sera aussi le film qu'attendaient les fans du réalisateur des deux "DENTISTE", de 1996 et 1998.
Abattu par la mort de sa muse, son égérie, l'artiste peintre ( possédé par son art ) John Jaspers est sur le po(i)nt de se suicider... quand il accepte de conclure un marché avec
l'énigmatique M en échange de son âme : ce dernier prétendant pouvoir lui donner les armes de sa vengeance...
Inspiré de la mythologie ancestrale du marché de dupe de Méphistophélès, à la croisée des coups de crayons d'un "THE CROW" vengeur d'outre-tombe de James O’ Barr et du "SPAWN" de Todd
McFarlane dupé par Malebogia, le contrat satanique et la vengeance inachevée de ce dément griffu - laissant hurler sa rage vengeresse et sanglante tel que devrait l'être véritablement le
Wolverine des "X-MEN" - se retrouvent être sur pellicule un véritable graphic movie, dans le sens où les imperfections, les clichés, les effets ( spéciaux ou non ), mais aussi les
punch-lines, le jeu des acteurs et les acteurs eux-mêmes, en plus de la bande-sonore en font une vrai bande dessinée visuelle !!
"FAUST" est un film qu'il faut regarder sans se prendre la tête à y chercher des inspirations métaphysiques et ce même si M aimerait à en laisser flotter plus d'une ( on ne peut pas battre le mal
), ni en se disant mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?! puisque tout cela n'est que le résultat animé du produit d'une sous-culture populaire faite de violence, sexe et hard ( en
parlant là de musique ).
Délaissant les lunettes de ses habituelles déments et loosers,
l'acteur fétiche de Yuzna Jeffrey Combs ( la trilogie des "RE-ANIMATOR", "FRIGHTENERS", "FORTRESS" et la série « 4400 » ) sera venu le rejoindre en territoire espagnol pour chausser le cuir et le flingue de ce casse-cou(illes ) de Lieutenant Dan Margolies, BullDog
des services de police persuadé qu'une conspiration nationale se trame et second rôle de choix pour une star du cinéma fantastique.
Le premier rôle de l'artiste maudit, qui passera du bleu de ses tableaux et du pré-générique, inspiration directe du nom de sa muse : Blue ( que les sous-titres traduisent hélas littéralement
pour un bleue catastrophique ), au rouge écarlate du sang, qu'il va verser prenant les traits physique de Mark Frost ( "BLUE JUICE" pour rester dans cette thématique colorée ), qui n'aura rien refait depuis...
L'énigmatique et maléfique M ( comme Méphistophélès plutôt que maudit, non ? ) venant remplacer les démoniaques mauvais djinn de nos rêves ou cauchemars dans la filmographie du seul et unique
"WHISHMASTER" : Andrew Divoff himself ( revu depuis dans la série « Lost » ), qui teint en blanc
et dans ses costumes chics incarne parfaitement ce génie du Mal.
La jeune et jolie inconnue Isabel Brook ( "RAZOR BLADE SMILE", petit film de vampire sur lequel je
m’attarderai peut-être ) devant s'occuper de redémarrer ce Jaspers dans le rôle de la musicologue de thérapeute Jade De Camp, future fruit de nouvelles aspirations vivaces quand Monica Van Campen ( "ASUNTO INTERNO" et autres productions espagnoles ) incarnera avec des costumes sur mesure et ( très )
près de son joli corps le fruit de la luxure et du stupre, Claire, fidèle serviteur de M…
Ouvrant le pari de faire de Barcelone une ville américaine pour son film et à grands renforts de cadres serrés, Brian ( on peut l'appeler comme ça non, quand on a été bercé par ses productions )
tournera donc dans de somptueux décors où action, violence et sexe se mêleront avec tout le savoir faire de celui qui a tout de même commencé sa carrière derrière la caméra en venant mettre un
grand coup de pied irrévencieux non pas dans la fourmilière mais dans les couilles de la bourgeoisie hollywoodienne avec sa vue personnelle de la "SOCIETY". Le film auquel je rapprocherai
le plus ce film-ci ( "FAUST" ) tant les thèmes de société secrète et satanique ( dans ce cas ), de pouvoir, luxe et de luxure se mélangent comme il aura su le faire en 1989 ( déjà !!
).
Et puis, il doit y avoir aussi irrémédiablement pensé en
s'en inspirant pour la punition liquéfiante qu'inflige M à une Claire trop éprise de liberté, rappelant à cette paire de seins et cul ( et quels seins et culs !! ) qui est le maître.
L'aide de Screaming Mad George ( "FREDDY 3 & 4" ), technicien et maître des effets spéciaux qu'on ne présente plus et dont la seule présence au
générique doit être un argument de vente et d'achat chez des majors, n'y étant pas non plus pour rien : le duo refaisant équipe comme en 1989 et de nombreuses productions suivantes…
Production hispanique d'un réalisateur américain sur une mythologie internationale, "FAUST ( LOVE OF THE DAMNED )" sera pourtant resté un film à l'impact restreint que j'aime encore à regarder
plusieurs fois et que j'apprécie tout court et ce même si pour certains il serait nul, à chier ou toute autre merde ( quel avis que celui-là )... comme j'aime.
Car je n'ai pas la prétention ni l'intention de me prétendre cinéphile mais tout simplement un bon vieux vidéophage devenu dévédévore avec les nouvelles technologies mais surtout et toujours le
même passionné de cinéma ( tous les cinémas ), de comics et de metal ( la BO réunissant tout de même Machine Head, Coal Chamber, Fear Factory, Sepultura,
Nailbomb, Soulfly, Deicide, Carnivore, Obituary, Type O Negative, Cradle of Filth et d’autres pour le peu qu’il reste sur le CD… ).
Un film que je ne saurai trop apprécier et conseiller aux amateurs de comics, de metal et de cinoche qui dépote.
Et tout ça, je l’assume.
Et il faut croire que Brian aussi, puisqu'il a depuis produit et/ou tourné sous la bannière espagnole de la Fantastic Factory ( ou non ) "DAGON", "DARKNESS", "BEYOND RE-ANIMATOR",
"ROMASANTA, LA CASA DE LA BESTIA" et ce "ROTTWEILER" - qui n’aurait pas facilité l’existence de ces braves toutous si ce film avait eu plus de succès.
En attenant, pour l’année prochaine, son retour à sa trilogie célèbre, en faisant une saga sans suite ( ironie quand tu nous tiens ) avec cette « HOUSE OF REANIMATOR » annoncée
en production...
Vous pouvez éteindre maintenant votre télévision et reprendre le cours d'une vie normale.