Si les années 1980’s ( et Lee David Zlotof ) nous ont offert l’un des génies pacifique ( ou pacifiste de génie selon vos préférences ) des plus médiatiques en la personne de « Mac Gyver » et son rouleau de chatterton ( mais où le planquait-il ?! ) et son couteau suisse, cette même décennie télévisuelle nous a également livré une pelletée de justiciers maniant aussi aisément la bogossitude que les biceps et la série que j’aborderai ce soir en restera l’un des plus criants exemples :
« COVER UP »
Dani Reynolds est une célèbre photographe de mode.
Le jour où son mari décède brutalement, elle doit non seulement supporter ce veuvage mais découvrir que celui-ci était un agent secret Américain – tué pour ces raisons.
Décidée à venger son mari, Dani décide d’entrer à son tour dans la clandestinité et d’utiliser sa situation professionnelle et sa réputation internationale pour couvertures, profitant de ses
nombreux déplacements lors des plus grands salons de mode internationaux et différentes commandes photographiques pour enquêter sur cet assassin mystérieux. Mais aussi venir en aide à d’autres
ressortissants Américains ( ou non ) en difficulté.
Epaulée tactiquement et logistiquement par l’Ambassadeur Américain Henry Towler, la photographe se voit accompagnée sur le terrain par Mac Harper, un ancien Béret Vert chargé de la protéger dans
le rôle de mannequin vedette…
Aux faux airs de plagiat des « Mission Impossible » de l’enfance de certains internautes ayant
dépassé la trentaine, « Cover Up ( Espion Modèle ) » aura quasiment bouclée cette boucle inspiratrice lorsqu’après le drame qui endeuilla la
série – et en modifia le générique et casting – l’acteur Anthony Hamilton rejoignit la distribution de la nouvelle série « Mission Impossible, 20 ans après » aux cotés d’un Jim Phelps (
Peter Graves ) vieillissant, de Phil Morris le propre fils de Greg Morris déjà de la série originale et Jane Balder ( merveilleuse Diana du « V » original ). Mais là n’est pas le
sujet.
Car si la série n’a peut-être pas marqué les esprits en dehors de son générique – reprise ( cover in English ) du « Holding Out For A Hero » de Bonnie
Tyler par E.G. Daily, la petite amie de Jon-Erik Hexum, à qui elle dédicaça un titre de son album – la mort un brin stupide de son bellâtre d’acteur principal vous aura peut-être
marqué autant que cette balle à blanc qui lui brisa le crâne alors qu’il voulut jouer sur le plateau à une roulette russe qu’il s’imagina inoffensive.
La série créée par Glen A . Larson, l’homme derrière sa machine à écrire qui clôturait les génériques du « BattleStar Galactica » d’origine, « Buck Rogers », « Simon & Simon », « Le Virginien », « K2000 »,
« Automan », « Magnum » et cie, et Chris Larson, qui faisait là ses débuts, survécut donc à la disparition de son photogénique acteur principal.
Cet acteur et mannequin d’origine norvégienne de vingt-six ans, Jon-Erik Hexum, venu de l’athlétisme, étant remplacé, comme son personnage de
Mac Harper, par un Anglais de quarante-trois ans élevé en Australie où il intégra le ballet classique avant d’orienter sa carrière athlétique de danseur vers la scène, les projecteurs et les
caméras : Anthony Hamilton allant prêter sa carrure à Jack Stryker à partir du neuvième épisode – et ce jusqu’à la fin de la série à son
vingt-deuxième épisode, clôturant cette unique saison. Et obligeant les monteurs et réalisateurs à reshooter et monter des scènes à l’identique de celles de son prédécesseur pour un second
générique jumeau – que je vous propose en fin d’article ( cadeau bonus, mes enfants !! ).
L’un débutant sa courte carrière télévisuelle ( Anthony Hamilton ) que des complications liées au SIDA acheva après des séries comme « Mission Impossible, 20
ans après » ou « PS I Love You » quand l’autre ( Jon-Erik Hexum ) y jouait le chant du cygne d’une carrière qui aurait
pu se lancer et débuter avec « Espion Modèle » après des débuts aux cotés de James Brolin, Connie Selleca, Tori Spelling ou John J. York dans le soap « Hotel ».
Mais n’allez pas parler de série maudite.
On trouva aussi dans ce casting principal : Jennifer O’ Neill dans le rôle de cette photographe en chef,
Danielle Reynolds, et Richard Anderson ( et je n’ai pas écrit Dean Anderson, bande d’analphabètes au dernier rang !! ) dans celui de cet Ambassadeur Henry Towler.
Richard Anderson restant pour tous le célèbre patron Oscar Goldman de Steve Austin et Jaimie
Sommers, l’homme et la femme bioniques, dont je en ferai pas l’affront de vous rappeller les séries « L’Homme qui valait Trois Milliards » et
« Super Jaimie », tout de même.
La plantureuse brésilienne Jennifer O’ Neill qui après avoir débuté dans le « SCANNERS » de David
Cronenberg aura poursuivi après cette série « Espion Modèle » sa carrière dans d’obscures séries télévisées US en dehors de « Poltergeist, the Legacy » ou « Nash Bridges », le temps d’un épisode… hélas.
Ainsi, cette série d’espionnage ( ou presque ) n’aura duré que le temps d’une saison unique de vingt-deux épisodes
de quarante-huit minutes commandés par CBS, la chaine qui la diffusa de septembre 1984 à avril 1985 (
tiens, un certain « Mac Gyver » apparut à la rentrée de cette année 1985 sur… ABC ).
D’abord diffusée sur Canal Plus – comme tant d’autres séries de ces eighties hexagonales – en juin 1986, on ne peut pas nier que c’est avec ces multidiffusions à
partir de janvier 1988 sur M6 ( la petite chaine qui montait alors ) que Jon-Erik Hexum a été découvert à titre posthume par le public et les demoiselles de France.
Jon-Erik Hexum qui nous survécut ainsi. Mais aussi surtout car il avait une carte de donneur d’organes et que son cœur et ses reins parmi cinq de ces organes ont permis à d’autres de
survivre.
Et s’il n’y avait aucune raison valable à ce que j’apprécie cette série, ce geste civique et humanitaire pourrait peut-être en être une seule raison de la découvrir ou redécouvrir au-delà de ces
scénarii et visuels kitchs.
Fiche IMDB ( en anglais ) de la série
Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et reprendre une vie normale ou presque normale…