Il ne faudrait pas minimiser l'enjeu des élections locales qui se sont déroulées ce dimanche au Kosovo. Certes, le taux de participation, au coeur de l'après-midi, ne dépassait guère les 32%. Mais, outre le fait que ce scrutin soit le premier depuis l'indépendance du pays en février 2008, ses résultats vont influer de façon certaine sur le quotidien des citoyens, en particulier dans les populations minoritaires.
Car l'Etat kosovar est toujours en construction. Cherchant une légitimité à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières, il soustraite nombre de questions à l'échelon local. Le degré d'autonomie des municpalités est important et la gestion des minorités s'opère à ce niveau (accession à l'éducation, à la santé, etc).
L'intérêt est bien compris. Si bien que ces élections sont un vrai dilemme pour les populations serbes du Kosovo. Choisir entre les directives de Belgrade (qui ne reconnait pas l'indépendance du jeune état et qui poussait au boycott de ces élections) et le désir de se voir représentées dans les conseils municipaux, est une gageure. Les Serbes du nord du pays (région de Mitrovica, près de la frontière avec la Serbie) ont ainsi globalement suivit le conseil du voisin, alors que ceux répartis dans les autres régions se sont plutôt déplacés aux urnes (De fait, selon le plan Ahtisaari de 2007, les Serbes doivent disposer d'une autonomie substantielle).