Des joues pleines, des franges basses, des têtes à jouer deux sets par soir à Hambourg. Ce sont les Cracbooms sur scène.
Les voilà d'ailleurs qui comptent le rythme en allemand, rigolards. Une bande d'amis qu'on imagine déjà ensemble, s'échangeant des billes dans un préau mal chauffé quand l'hiver tombe comme une vieille connaissance sur l'Auvergne. Peut-être se sont-ils tout simplement rencontrés l'année dernière sur les bancs dégueulasse de lettres ou de socio, en banlieue parisienne. Mais, ce soir à La féline, on se refuse à avaler cette version des faits.
Bien sûr, on pourrait noircir le cahier de doléance (morceaux parfois trop semblables, des tours de « couplets refrains » en trop, des solos qui pourraient disparaître...) mais ce serait vraiment du vice de peine-à-jouir qui se retient de taper du pied.
Fin du show, idéalement court et tendu. On se dit, qu'aujourd'hui, Radiohead et Massive attack ne réussiraient pas aussi facilement leur coup que dans les 90's. Mustang, le groupe d'après, est attendu comme un « espoir », une dauphine de la miss France du rock (je vous laisse décerner la couronne, je me suis arrêté aux Thugs). Et effectivement, c'est un genre de rockab' puriste et intrigant, dans la langue de Vialatte. Mustang connaît son affaire et ses points forts. Un peu trop d'ailleurs ; le miracle de la soirée prend fin, comme si les noces de Cana se poursuivaient au blanc-cassis. Ce soir, la messe fut dite en première partie et l'hostie colle encore aux dents plusieurs jours après.
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