Le petit fugitif

Par Gicquel


« Le petit fugitif » de Morris Engel et Ruth Orkin

Sortie le 18 novembre

Ce film peut être appréhendé de différentes manières, la plus évidente aujourd’hui étant celle de la page d’histoire du cinéma qu’imprima  Morris Engel en imaginant l’aventure de Lennie  et de son petit frère Joey .  Partie deux jours au chevet de  leur  grand-mère  , sa mère lui confie la garde de son petit frère . Mais Lennie a bien d’autres projets .

Pour s’en débarrasser il lui fait croire au cours d’un petit jeu dans un terrain vague, qu’il l’a tué  pour de vrais . Joey prend peur et se réfugie alors  dans un parc d’attraction , qu’il découvre avec une candeur déconcertante , ne pensant plus à son geste .

Au-delà du récit, c’est bien évidemment la manière de le mettre en images qui retient encore et toujours l’attention des cinéphiles .

Le réalisateur avec sa fameuse caméra

Un petit budget, une caméra spécialement fabriquée pour le film et mené le plus souvent à hauteur d’enfants , des comédiens non professionnels , un noir et blanc significatif , une équipe technique réduite à trois ou quatre personnes dont Ruth Orkin l’épouse d’Engel avec qui il signera dans le même esprit  «  Lovers and Lollipops » et « Wedding and Babies » également dans ce coffret . Avec eux le cinéma indépendant américain était né.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Alain Bergala dit que le septième art a connu trois grandes périodes dans les années 50 . D’abord un volet italien ( « Le Voleur de bicyclette » de Vittorio de Sica  , « Rome ville ouverte» de Vittorio de Sica ) suivi par  «  Le petit fugitif » en 1953 préfiguration de la Nouvelle Vague française. Et Truffaut le répètera souvent qu’ «  elle n’aurait jamais vu le jour sans ce film , qui nous a montré la voie de la production indépendante » .

Bergala explique alors comment «  Les Quatre cents coups» de François Truffaut et «  Pierrot le Fou » de Godard s’inscrivent  dans la continuité du film de Morris Engel. Une démonstration limpide à laquelle tout un chacun pourra ajouter son petit clin d’œil . Personnellement la scène de la plage où le grand frère recherche ses vêtements m’a beaucoup fait penser à Jacques Tati .

Cette plage qui avec le parc d’attractions  fournit au réalisateur de nombreux prétextes pour mener à bien cette histoire séquencée selon les humeurs du héros  , un bout d’chou gaillard au possible et qui à la fête foraine ne manque pas d’entrain . Au chamboule tout ou au base ball , il est impayable . Il s’appelle Richie Andrusco et on aimerait bien savoir ce qu’il est devenu .

En attendant , lors du retour de la mère ,tout est bien qui finit bien , dans une scène ultime et formidable  que l’on rapprocherait peut-être de … A vous de voir !

COFFRET MORRIS ENGEL / RUTH ORKIN

3 FILMS FONDATEURS RÉUNIS DANS UN COFFRET 2 UNIQUE :

LE PETIT FUGITIF (1953)

LOVERS AND LOLLIPOPS (1956)

WEDDINGS AND BABIES (1958)

Nombreux suppléments inédits

Dont «  Morris Engel , l’indépendant » ( 29 mn ) où sa fille Mary raconte le père et le cinéaste  . De nombreux témoignages et photos agrémentent ce parcours , doublé dans un second bonus par «  Ruth Orkin, images de la vie » (18 mn ) . Cette fois Mary Engel évoque la carrière de sa mère , icône de la photographie américaine . On lui doit notamment le célèbre cliché «  American girl in Italy »

29.99 €