Parler des deux côtés de la bouche est devenu un art pour les ténors péquistes : un jour social-démocrate, l’autre néolibéral. Un jour, les membres prônent la nationalisation de l’éolien (mais le chef refuse!), l’autre jour on effectue des coupures draconiennes dans la santé au nom du déficit zéro. Et le surlendemain, on baisse les impôts des plus riches. Dernièrement, le PQ parlait d’exploiter le gaz naturel dans le St-Laurent sous prétexte d’indépendance face au pétrole. La géothermie, le solaire, l’éolien, vous n’avez jamais entendu parler? Comment voulez-vous que les citoyens s’y retrouvent? Nous vivons une période de désenchantement vis-à-vis de la chose politique. Il est du devoir des politiciens de répondre à ce cynisme par la clarté et la cohérence. Force est de constater que la direction du PQ manque cruellement à ce devoir.
On nous répondra que le PQ a toujours été une coalition composée de gens de droite et de gauche dont l’objectif ultime est la souveraineté. Ce parti a pourtant déjà eu « un préjugé favorable aux travailleurs ». Il a élaboré une loi sur le zonage agricole, l’assurance-automobile, une loi anti-scab. Mais aujourd’hui la coalition péquiste craque de partout. Constatant les contorsions idéologiques du PQ, de plus en plus de souverainistes progressistes joignent les rangs de Québec solidaire, pour faire du Québec un pays solidaire, vert, qui « prend soin de son monde. » Lors de son tout premier Congrès d’orientation qui se déroulera les 20, 21 et 22 novembre prochains, Québec solidaire confirmera qu’il est le seul parti qui a une vision claire et cohérente pour l’atteinte de la souveraineté. Au même moment, le PQ tiendra son colloque sur – hasard ? – les mêmes sujets. À l’issue de cette fin de semaine, les souverainistes auront donc le choix entre un parti qui a une vision de la souveraineté sans projet social et un autre qui offre une vision de la souveraineté généreuse, ouverte à la diversité, ancrée dans les réalités d’aujourd’hui.