Premier roman et c'est le 15 du mois ? Vous ne serez donc pas confiner à ma seule vision, il y en a six autres : Lucie, Catherine, Anick, Marco, Caroline, Julie à La Recrue du mois.
Le titre le laisse supposer, on sera happé par la poésie des mots. D’emblée, je le dis, la couverture est belle, attirante et surtout, maintenant je peux le dire, elle rend cent fois le propos.
J’ai déjà osé aborder non pas seulement le texte mais la lectrice du texte qui est moi. Je crois bien que cette fois-ci, je me dois de me détailler dans le seul but de mieux placer l’écriture particulière afin, bien sûr, de lui rend hommage, justement. Je le confesse, je n’avais pas la disposition d’esprit, et donc l’ouverture, pour entrer dans une histoire de mots purs qui rendent hommage au deuil, une révérence à la mer qui avale tout sur son passage et de mère avalée par la mer. Je me suis braquée que l’on m’enferme, que l'on m’oblige à entendre trois voix si semblables qu’elles se répondent en échos, sans s’entendre et encore moins se comprendre. Avec l’impression figée d’une salle d’attente, d’une parenthèse de vie. Mais malgré que j’aurais préféré plus de correspondance entre les voix, je me suis prêté au jeu de cette histoire de trio d’orphelins. Ma préférence va à Claire, à la voix la plus claire, plus terre à terre parfois, ses lettres ressemblant à de vraies lettres, dont tous les maux appellent sa sœur, Élie. Celle-ci, enfuie à Montréal n’appelle pas, ne réplique pas à sa sœur, n’entend que ses propres démons intérieurs. Julien, le silence fait frère, s’offre en victime muette. Une voix en italique que j’ose nommer narratrice situe, décrit, susurre des sons suaves de mots portés par un vent poétique.
Mylène Durand m’a invité à vivre momentanément la claustrophobie d’un archipel d’Îles qui parle d’une elle, la mère disparue. Ces Iles-de-la-Madeleine qui, pour moi, ont toujours appelé le vent, le soleil, la liberté, sous cette plume légère frôlant avec la gravité, ses iles se sont transformées en un cauchemar criant où viennent s’évanouir des ô secours au pied des berges.
Malgré mes réticences du départ, j’ai certainement plus d’une fois eu le souffle coupé devant l’amour des mots qui les portaient si haut, me suis inclinée devant cette histoire de séparation vécue comme un prétexte en or pour un long poème à voix racontés. Les affres de la mer mil fois répétées, la latitude en moins, mon esprit a fini par se laisser avaler par la détresse de l’absence.