L'Art de la Fantasy Gothique

Par Sébastien Michel

Jasmine Becket-Griffith,
éd. Le Pré aux Clercs, 192 p.
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Dans la préface de cet ouvrage, l'artiste Brom définit l'art gothique comme l'alliance de l'horrible et du superbe. C'est l'antagonisme qui anime ces œuvres. Alors oui, ces images sont délibérément monstrueuses parce qu'elles sont toutes des fleurs du mal, une trace de mort plus ou moins pressante dans chaque silhouette. Sire Cédric, chef de file du mouvement gothique français affirme que l'art gothique n'a pas de norme, il puise dans des univers aussi divers que celui du monde médiéval, des contes de fée, de la Renaissance ou de l'imagination lovecraftienne. On découvre ainsi avec un mélange de terreur et de fascination ces créatures vénéneuses que sont les femmes, fatales forcément, les hommes en noir ou les horreurs rampantes. Ces images sont une sélection de tableaux, sculptures, modélisme, design et graphisme digital, réalisés par les meilleurs jeunes créateurs gothiques. Chaque commentaire éclaire les différents procédés artistiques utilisés.



Quand on n'a pas la culture gothique dans les veines, toutes ces réalisations ne vous touchent pas sensiblement. On aime bien par exemple la peinture numérique de Martin MCKenna, le Talisman de la mort qui rappelle Sleepy Hollow et l'esthétique fantastico-morbide de Tim Burton. On aime moins en revanche les folies claustrophobiques de Charli Siebert ou le répugnant porcgobelin de Thomas Kuebler. Sûrement parce que ces créations représentent ce genre de cauchemars qu'on a guère plaisir à se remémorer. A parcourir ces multiples images, on se dit que l'art gothique, c'est aussi cette définition du point de vue de l'observateur néophyte : l'alliance du dégoût et de l'admiration.