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Fauchon-neries

Publié le 26 octobre 2009 par Team888

eclairs fauchonTout pour les pupilles, rien pour les papilles !

Test du soir : les jolis plats traiteurs de chez Fauchon qui ressemblent à des desserts… Vous savez, les incroyables mille-feuilles au saumon, au fromage, les éclairs au foie gras, les tartelettes aux légumes. C’est beauuuuu ! Très beau même. Certainement le design culinaire le plus réussi dans le genre. Vos yeux sont grands ouverts, les pupilles dilatées, les papilles prêtes à bondir, ça à l’air terrible !

Première bouchée : l’éclair au saumon. Tiens, c’est curieux…. pas hyper frais, pas très subtil. Le saumon est très présent, trop présent. Un vague fromage frais l’entoure maladroitement. La texture est quelconque, les lamelles de radis, qui ponctuent la régularité verticale de l’objet prétendument gourmand, sont mous… il n’y a rien de plus déprimant un jour de pluie qu’un radis mou. Je suis mal tombé là ou quoi ? Si j’étais méchant je dirais qu’il avait un goût prononcé de vieux frigo. Mais je ne suis pas méchant alors j’accorde une deuxième chance à Mr et Mme Fauchon.

Deuxième chance : le mille-feuilles de légumes et fromage de chèvre. Je croque. Je m’attends à une tuerie stratifiée, avec des goûts bien identifiés, chacun à leur étage. Flop total. Le feuilletage n’est pas croustillant (c’est le retour de l’effet frigo), en bouche on a à faire à une bouillie de fromage sans autre goût déterminé. Rien n’est croustillant, les légumes n’ont pas de goût. On dirait l’apéro de mon pote Roger, le roi des rillettes au Saint Mauret : de thon, de saumon, à la ciboulette… Sauf que mon pote Roger ne s’appelle pas Roger Fauchon et qu’il ne vend pas ses pots 10 Euros… Fin du 2ème round. Si j’étais méchant, je dirais qu’1 sandwich de tartare aux fines herbes entre 2 tucs pourrait rivaliser avec la prétentieuse chose rectangulaire de la place de la Madeleine. Mais je ne suis pas méchant, j’accorde donc une troisième chance !

Troisième chance : la petite tartelette carrée au parmesan , saumon – crevettes. A ce stade, je l’avoue je deviens suspicieux. Je tourne et retourne le truc carré dans mon assiette, je soulève un peu, je saisis un couteau, je tranche d’un coup sec. Un morceau se détache en entraînant quelques miettes. Je goutte ce qui ressemble à une pâte sablée. Je m’attends à un goût de Parmeggiano Reggiano, et ? … rien du tout. Il est pas fortiche le type qui a commis la structure pâtissière, ça a du goût le parmesan pourtant… Je continue mon investigation. Devenu méfiant, j’enfile des gants en latex, je mets un masque anti-microbien , je saisis un scalpel. Je ne dîne plus j’opère. Je ne déguste plus, j’autopsie. Du morceau découpé coule un liquide blanc-jaune crémeux et parsemé d’Aneth. Je tâte le saumon fumé dressé en pétales : il est dur et sec. Dommage, je n’ai pas de microscope sous la main, je pense que j’aurais pu découvrir des formes de vies surprenantes. Je bouscule un peu une crevette. Elle est morte. Jusque là, rien de plus normal me direz-vous. Sauf qu’elle est morte depuis un certain temps… Pour l’amour de la science, je décide de me lancer. Je goutte une bouchée d’un petit peu de tout : comme prévu, ce n’est pas bon.

Amer, fort, gras, plein d’une digression de mayonnaise. Je deviens méchant, je n’accorderai pas de quatrième chance.

Epilogue : une tartelette aux framboises cernée par des éclats de pistaches et un gâteau long et vert poudré qui me semblait sympa en vitrine. Le gâteau est rectangulaire, il à un goût un peu chimique. Mon palais ne s’en souvient pas. La tartelette est bonne. Pas inoubliable mais bonne.

Conclusion : allez chez Le Nôtre.


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