La pleine réintégration de la France dans les structures de commandement de l'OTAN...
Coûtera 650 millions d'euros d'ici à 2015. Ce chiffre, repris mardi 3 novembre 2009 sur un blog spécialisé sur les questions de défense, lors des auditions - non publiques - de la commission de la défense de l'Assemblée nationale sur le budget 2010.
Sur six années, « entre 2010 et 2015, au moins 650 millions d'euros supplémentaires y seront consacrés. Ce sont des sommes importantes, qui n'avaient pas été inscrites (dans la loi de) programmation (militaire) ».
Après la décision, annoncée en août 2007 par le président Sarkozy, de réintégrer pleinement l'OTAN, l'heure des comptes est arrivée. Deux officiers généraux français ont rejoint la structure de l'OTAN.
Un général Français a pris le commandement suprême allié de la "transformation" (la planification des moyens), à Norfolk, aux états-Unis, devenant le premier non-Américain à occuper ce poste.
Un 2ème général Français est arrivé à la tête d'un des commandements opérationnels européens à Lisbonne. Autour d'eux, les effectifs militaires français vont passer de 250 personnes en 2008 à 1 300 en 2012.
Le surcoût relève essentiellement de dépenses salariales, en régime de croisière, il sera de 70 millions d'euros par an pour les indemnités et les frais d'expatriation ; s'ajouteront 30 millions de cotisations supplémentaires versées à l'OTAN. Ce budget s'ajoute à la contribution financière annuelle de la France à l'OTAN (170 millions d'euros).
L'heure n'est pourtant pas à l'augmentation des dépenses. Les budgets de défense des 28 pays de l'OTAN sont à la baisse, sous la pression de la crise économique. De plus, l'OTAN elle-même connaît de sérieuses difficultés financières : son budget 2010 n'est pas bouclé. Les plus gros contributeurs (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie) poussent à un plan d'économies.
Pour 2010, il manque 60 millions d'euros au budget des opérations militaires, qui dépasse 1 milliard d'euros. Avec l'engagement en Afghanistan, ces dépenses ont plus que triplé depuis trois ans. Manquent aussi 100 millions au budget d'investissement.
En principe, plafonné à 640 millions, il a dérapé de 18 % en 2009. Surtout, l'OTAN a engagé pour 10 milliards d'euros de programmes, dont la moitié a déjà fait l'objet d'une décision collective. Or ils ne sont pas financés.