éd. Transboréal
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On se souvient récemment comment le jeune Clément Bosson révèlait dans son récit Larguer les amarres son voyage initiatique dans un monde avec toile et filet un peu chargé à son goût. Sébastien Jallade est de cette fibre de néo-explorateur qui parcourt et se parcourt. Ce franco-argentin est très tôt tombé dans la marmite de l'aventure. A peine ado, le voilà avec son frère aîné en train de braver les sentiers lointains de la Terre de feu. Les voyages forment la bougeotte, c'est bien connu, un lieu en appel un autre, un exil, une île plus lointaine. Alors pourquoi au fond tous ces départs qui ramènent toujours au rivage familier ? Se construire, bien sûr, dit la jeunesse en partance, choisir librement ses racines. Cette quête infinie et insatiable d'ailleurs renvoie, nous dit l'auteur, de façon très juste, à l'enfance. « Il y a bien là un territoire inaccessible et idéalisé, gouverné par le pouvoir de l'imagination. » Le départ, c'est aussi l'expression d'une impossible révolte contre un système, d'une défiance en tous les cas. Un acte fondateur, quoi qu'il en soit animé par « notre aspiration à l'inconnu ». Cet ailleurs étrange et singulier qui est au bout de la quête peut s'assimiler à un désir de spiritualité, de mystère que nos sociétés ont tendance à dissoudre ; d'où le sous-titre de l'explorateur intérieur, petite mystique du voyageur en partance.