20% des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la déforestation. La forêt amazonienne est bien entendue et, selon une expression courante, l'équivalent de la surface d'un terrain de football disparaitrait toutes les 2 secondes. L'enjeu forestier est donc central dans les négociatons climatiques en cours, qui doivent s'achever (ou commencer ?) à Copenhague (Photo: Frédéric Farine/RFI).
Dans ce contexte, la décision du Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, de faire un détour par Paris avant de se rendre à une réunion sur la sécurité alimentaire mondiale à Rome, constitue une information importante pour toutes celles et tous ceux qui s'intéressent
Bien sûr, je passe sur cette communication détestable que reproduit l'AFP et qui provient sans doute de l'Elysée : "Ces discussions devaient être une nouvelle occasion pour M. Sarkozy de pousser l'avion de combat français Rafale, construit par Dassault, en compétition pour équiper les forces aériennes brésiliennes avec l'américain Boeing et le suédois Saab".
Oublions...trés vite...et revenons à l'essentiel.
L'essentiel tient à ce que cette visite doit permettre à la France - dont l'un des territoires est la Guyanne - et au Brésil - 4ème émetteur mondial de gaz à effet de serre - d'avancer sur la voie d'une position commune en matière de lutte contre le changement climatique. l'AFP précise que "L'entretien, qui se tiendra au palais de l'Elysée, sera l'occasion "de discuter pour annoncer des points communs à Copenhague", a déclaré à la presse Marco Aurelio Garcia, conseiller diplomatique de Lula. "Nous sommes préoccupés par le risque que Copenhague soit un fiasco, un échec", a-t-il ajouté, alors que les négociations en vue d'un accord mondial contre le réchauffement climatique piétinent".
Rappelons que le terrain avait été préparé. A l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Brésil – les 6 et 7 septembre - les deux Chefs d’Etat, dans leur déclaration conjointe ont rappelé l’existence d’un « groupe de travail bilatéral sur le changement climatique (…) afin de rapprocher encore plus les positions des deux Etats, et de renforcer leur capacité à faciliter la conclusion d’un accord ambitieux lors du prochain sommet de Copenhague ». La déclaration précise en outre que « La France soutient pleinement le souhait du Brésil d’organiser en 2012 un nouveau sommet de la Terre, 20 ans après le premier Sommet ».
Ce que ne précise pas l'AFP tient à ce que le Brésil est appelé aujourd'hui par la France à se rallier à un plan "justice climat" qui aurait pour finalité la définition d'un accord sur le changement climatique entre le Nord et le Sud. Lire mon billet de la veille sur ce point.
Jean-Louis Borloo devrait en effet échanger avec la délégation brésilienne pour savoir si un axe Europe, Afrique, Brésil peut être créé à la veille d'une trés importante réunion "pré-Copenhague" de 44 Etats, lundi et mardi prochains. Oublions donc les Rafale de M Dassault...