Paris, le 13 novembre 2009 – Ce jeudi 12 novembre, dans la péninsule de Kampar à Sumatra, 50 activistes du « camp des défenseurs du climat et de la forêt » se sont enchaînés à sept « excavateurs » appartenant à Asia Pacific Resources International Holding Limited (APRIL - RGE), l’un des plus gros producteurs indonésiens de pâte à papier, afin d’empêcher la compagnie de détruire la forêt pour la convertir en plantations destinées au marché international. Le blocage a duré plus de dix heures, jusqu’à l’intervention des forces de police locales et l’arrestation de certains activistes.
Les actions en images :
Dans la journée, on apprenait que la multinationale finlandaise du papier UPM-Kymmene, l’un des principaux clients d’APRIL et le leader mondial du papier-photocopie, annonçait qu’il cessait toute relation commerciale avec l’un des champions de la déforestation indonésienne.
Depuis la fin du mois d’octobre, des dizaines de militants, activistes de Greenpeace se sont associés à des villageois de la péninsule de Kampar et ont fondé « le camp des défenseurs du climat et des forêts » afin de multiplier les actions et d’attirer l’attention du monde entier sur cet « épicentre de la déforestation et du changement climatique » qu’est l’Indonésie.
Une action, un appel aux dirigeants mondiaux : on peut stopper la déforestation !
Dans quelques semaines, les dirigeants du monde entier se réuniront dans le cadre de la Conférence sur le climat de Copenhague, sous l’égide des Nations Unies, dans l’objectif de sceller un accord historique destiné à prévenir un emballement climatique.
La déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Une partie de la solution à la crise climatique réside donc dans l’arrêt de la déforestation.
Greenpeace estime que les pays industrialisés –principaux responsables de la crise climatique- doivent mettre en place un fonds mondial de 30 milliards d’euros par an pour la protection des forêts, leurs populations et leur biodiversité.
La péninsule de Kampar est une région de forêts marécageuses et de tourbières. La destruction des forêts et des tourbières indonésiennes est à l’origine d’émissions massives de CO2, qui font du pays le troisième pire émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine et les États-Unis. Les activistes du Camp des défenseurs construisent des barrages pour stopper le drainage des tourbières, sol marécageux extrêmement riche en carbone. Pour pouvoir détruire et bruler les forêts afin d’y mettre en place des plantations, il faut d’abord assécher totalement ces tourbières. Rien que dans cette région, ces tourbières stockent environ deux milliards de tonnes de carbone, qui seront relâchées dans l’atmosphère une fois les forêts et tourbières détruites. D’autres actions similaires sont prévues dans les semaines à venir.
« L’Indonésie est l’un des épicentres du dérèglement climatique. Mettre un terme à la destruction des forêts en Indonésie et dans les autres pays du monde, c’est l’un des moyens les plus rapides et efficaces pour lutter contre les changements climatiques et c’est un combat que nous devons impérativement mener sans plus attendre pour éviter un dérèglement climatique incontrôlable » explique Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace, de retour d’Indonésie. « Les défenseurs du climat et des forêts -militants de Greenpeace ou villageois- qui ont bloqué dix heures durant un chantier sur le front de la déforestation envoient un appel aux dirigeants mondiaux : on peut mettre un terme à la déforestation ! Mais il faut pour cela débloquer les fonds nécessaires pour permettre aux pays abritant les dernières forêts tropicales de les protéger » conclue Jérôme Frignet.