Un stade de 25 000 places, un projet d’hôtel et de zone d’activité, à deux pas d’Antarès et du circuit des 24 Heures, au sud de la ville. L’enceinte, dont la livraison est prévue au plus tard en octobre, accueillera les matches de foot du Muc72, club résident. Mais aussi matches de rugby, séminaires, gros spectacles et concerts, pour rentabiliser l’investissement. Quel est le coût de cette infrastructure , quelles sont les subventions ?
Une fois le stade en service, où ira l’argent ?
Le stade fonctionnera sous forme de délégation de service public, avec une concession octroyée au groupe Vinci. Après avoir financé la moitié de la construction, le géant du bâtiment deviendra propriétaire pendant 33 ans. Vinci compte récupérer sa mise via quatre sources de recettes.
1) La subvention annuelle d’exploitation, pour l’entretien de l’enceinte. Montant ? Plus de 1,3 million d’euros, révisable de 1,5 % par an. Qui paie ? La Ville. Donc le contribuable. Pour limiter la facture, la municipalité a sonné des partenaires. Sauf virement de cap après les élections de mars 2010, la Région, qui n’a pas encore voté, devrait verser 100 000 € par an. Le Département met aussi 100 000 € au pot. Comme les MMA, en contrepartie de l’appellation de la station de tram « Antarès-MMArena » et de la signalétique du stade dans la ville. Il reste donc un million par an à la charge de la Ville. Et encore, Département et MMA ne s’engagent que pour cinq ans.
Début 2007, le maire affirmait que cette subvention municipale ne devrait en aucun cas dépasser 800 000 € par an. Passé ce seuil, les Manceaux seraient mis à contribution « au-delà du raisonnable ». Depuis, Jean-Claude Boulard a sorti deux nouvelles économies de son chapeau. Primo, il supprime la subvention que Le Mans Métropole et la Ville versent au club : près de 600 000 €. Secundo, il table sur une progression de la taxe sur les spectacles et la redevance d’occupation du domaine public, que devra verser le concessionnaire : 100 000 € de plus que ce que rapporte le stade Bollée actuellement. Le maire déduit aussi le coût de fonctionnement du stade Bollée pour la Ville, estimé à 200 000 €.
Au final, les cinq premières années, le fonctionnement du MMArena ne coûterait donc « que » 100 000 € de plus par an au contribuable manceau. Du moins pendant cinq ans.
2) Le loyer annuel versé par le Muc : 700 000 €.
3) 15 % de la billetterie du Muc. Quid de la répartition des recettes annexes générées chaque soir de match : buvette, produits dérivés genre maillots, réceptions organisées à l’issue des rencontres ? « Sur ce point, la politique commerciale du Muc n’est pas encore arrêtée », indique Xavier Lapeyraque, pilote du projet chez Vinci.
4) Le naming des MMA: 9,5 millions d’euros pour dix ans. Au total, les Mutuelles du Mans Assurances (MMA) versent donc 12,5millions à Vinci pour donner le nom MMArena au stade durant sa construction et les dix années qui suivront sa mise en service. Une énorme pub pour l’assureur.
Quelles retombées pour la Ville ?
Jean-Claude Boulard l’annonçait lors du lancement du projet : le stade ramènera du foncier bâti. Et de la taxe professionnelle. Combien ? Aujourd’hui, motus. Avec la réforme de la taxe professionnelle, ces rentrées fiscales risquent de se réduire à peau de chagrin. Le retour sur investissement, avec l’aménagement, dans ce secteur, d’un imposant pôle d’excellence sportive, il est plutôt du côté de l’emploi. Et de l’image de marque.
source: lemans.maville.com