Lee Baek revient dans sa ville natale avec sa fille. Il y retrouve ses amis d’enfance avec lesquels ils combattaient des bandes rivales, mais vingt ans ont passés et les choses ont énormément changé. Si ses amis vivent de petit boulot dans des conditions difficiles, l’un de ses rivaux, Jin-han est devenu un malfrat riche et respecté…
Potato Symphony c’est un film de pote vu et revu, traité et retraité à nouveau par le cinéma. S’il n’a pas l’émotion d’un Friend (2001), ni la bastonnade à foison d’un The City of Violence (2006),
Voir les quadragénaires de Potato Symphony se démener pour se donner un leitmotiv et de ce fait rattraper une vie qui leur a filée entre les doigts est plutôt agréable. On assiste à des moments très humains, très doux sans pour autant échapper à la violence qui n’est jamais bien loin. Une violence sur laquelle ils ont construits leur réputation, une violence qui les maintient encore en vie comme si elle leur permettait d’exister, comme si cette violence représentait le symbole de leur réussite passé et ce par quoi ils veulent reconquérir un affront vieux de vingt ans. Pourtant, Potato Symphony n’échappe pas à quelques critiques. Ainsi on pourrait reprocher au film d’être long avec des séquences étirées qui n’étaient pas nécessaires. Au-delà des personnages caricaturaux, il y a des fautes de mauvais goût ici et là. Je pense particulièrement à cet échange entre deux protagonistes qui font de la moto dont les pensées en forme de dialogue s’inscrivent sur pellicule. Le rendu est comment dire : cul cul la praline…
Potato Symphony n’est pas un film auquel on adhère du tout au tout cependant il a des qualités propres qui le rendent attachants. Surtout, je tiens à souligner l’intelligence (si s’en est une) du cinéaste qui ne surnage pas son récit dans la violence pour remplir le contenu, mais aussi qui ne se perd pas dans d’interminables flash-back souvent de rigueur dans ce genre de cinéma et ça ce n’est pas rien. Faire les choses simplement sans fioritures, voilà comment est mis en scène Potato Symphony…
I.D.