Diversité culturelle par la traduction de livres en Europe

Par Actualitté
La traduction est au coeur de l'initiative des Belles étrangères dont le ministre Frédéric Mitterrand a donné, avec un peu de retard pour la conférence, le départ en début de semaine. Et justement, un rapport européen fait un état des lieux sur la bibliodiversité en 2009 et la place de la traduction dans nos librairies. Car peu d'informations existeraient sur le sur sujet, précise Book Lab, qui en dresse une synthèse.
L'anglais, maître des lieux
L'idée serait de tracer une sorte de carte routière européenne des traductions de livres. Et parmi leurs grandes constations, on peut remarquer que sur le continent, les ouvrages traduits de l'anglais représentent un tiers des auteurs et best-sellers, avec seule la Suède qui serait une exception. A contrario, le marché des meilleures ventes en Angleterre semble très réticent aux traductions.
Seul un maigre nombre d'auteurs écrivant dans une autre langue que l'anglais, ou celle des pays respectifs parviennent à imposer leur griffe. On songera assez facilement à Stieg Larsson dans ce cas précis. Enfin, la diversité des meilleures ventes, que ce soit par le thème, le passif des auteurs, ou les styles, reste définie par les lecteurs et n'est pas planifiée, contredisant la carrière des auteurs dans leur pays d'origine et toute l'ingénierie du marketing...
Pour conséquences de ces observations, on peut en déduire que seuls quelques auteurs ont accès à l'ensemble du marché européen. D'ailleurs, les données recueillies montrent que le marché de la traduction en Europe peut encore être plus largement développé, alors que l'anglais joue un rôle paradoxal, tout à la fois goulot d'étranglement, mais également force motrice dynamique dans l'industrie.
Le numérique, encore et toujours
Avec le français et l'allemand, l'anglais joue un rôle très important comme langue de rediffusion des textes - c'est-à-dire que ces langues seraient les plus traduites vers d'autres pays. Mais le fait est que les lecteurs approchent de plus en plus les ouvrages en anglais directement, majoritairement, bien que les autres langues semblent se démocratiser. L'essor des nouvelles technologies pourrait apporter un plus vaste champ d'action pour que les ouvrages en d'autres langues se répandent.
Le numérique rendra en effet rapidement disponibles des ouvrages en version originelle sur n'importe quel marché. Mais de même, les ebooks seraient vainqueurs dans ce secteur, puisqu'ils permettront une diffusion plus rapide des livres, sans passer par les procédés de création des livres papier...
Une question essentielle se pose alors aux éditeurs : soit continuer à se concentrer sur des traductions depuis des langues tierces - on citerait en France une maison comme Métailié, spécialisée dans l'Amérique du sud, ou les Allusifs qui a une politique de traduction très large, ou bien de se centrer sur les ouvrages de langue anglaise.