Le marché australien profitera des livres numériques

La décision prise par le gouvernement australien de ne pas toucher à la législation sur l'import de livres dans le pays a profondément déçu ses défenseurs. Car cela aurait permis de vendre des ouvrages moins cher, estimaient-ils, et ainsi de faire faire un bond à l'industrie et redynamiser les ventes. Que Nenni, assure-t-on : inutile de toucher à cette loi, parce que de toute manière les ventes de livres numériques compenseront tout cela.
« Parce que le coût de vente des livres numériques est de 20 à 30 % plus bas, les ebooks donneront plus de choix aux consommateurs », explique Richard Siegersma, de DA Information Services, une société qui est spécialisée dans l'alimentation de librairies en livres numériques et de lecteurs ebooks.
Cependant, Richard estime que les restrictions sur l'importation de livres ont placé des barrières qui ont engendré une situation bloquée. Le fait que la règle sur les 30 jours en deçà desquels les librairies ne peuvent pas acheter d'ouvrages directement aux éditeurs étrangers s'abrogera d'elle-même, de toute manière, attendu que le marché du livre deviendra mondial.
Un problème se pose : les consommateurs australiens peuvent déjà se procurer des livres en passant par le service de marchands en ligne, dans la plus totale violation du droit d'auteur, tel qu'établi sur le territoire. Reste que pour les livres numériques, des limitations de zone opérées par l'origine de la carte de crédit bloqueront les transactions.
L'émergence du livre numérique en Australie sera-t-elle une nouvelle occasion pour consolider la défense du livre dans le pays et des éditeurs ? Pour certains, la décision du gouvernement de conserver cette législation reste une grave erreur. Don Grover, directeur de la chaîne de librairie Dymocks : « Cette protection est la pire chose qui puisse arriver. »