Médicament: sale temps pour les labos
Publié le 13 novembre 2009 par Cftchus
@cftchus
Première leçon à tirer de l’affaire de la grippe A/H1N1, l’impact très négatif des conditions dans lesquelles l’achat des vaccins s’est déroulé au cours des dernières semaines. La confusion entre les instances de décision, de conseil, et les entourages ministériels n’a évidemment rien arrangé et l’opinion retiendra, sommairement, que le lobbying a joué en faveur des labos les mieux représentés: vrai, faux? Rien ne sert de démentir, le mal est fait.Cette polémique ne fait à l’évidence pas l’affaire des industriels déjà très décriés durant l’année 2009 pour avoir licencié nombre de visiteurs médicaux quelques mois avant d’afficher des profits records. Difficile à vendre. Surtout quand on cherche, et avec quel soin, à donner de cette industrie une image moins négative que celle que véhiculent -feu à volonté!- médias et politiques.
L’industrie ne parvient pas à se défaire de cette réputation qui lui est faite, à savoir celle de ne produire que des médicaments “rentables”, et donc de ne rien faire dans la recherche de spécialités susceptibles de guérir les maladies rares ou orphelines. Cette industrie traîne encore comme un boulet sa dépendance des financeurs publics qui laissent pieusement dire qu’elle réalise des profits considérables grâce à un système de santé des plus dispendieux qui soit. Les députés ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en votant lors du débat sur le PLFSS un amendement prévoyant un abaissement du fameux taux K de 1,4% à 1%. Petite explication: plus ce taux est bas -les socialistes voulaient même le faire descendre à 0,5%- , plus la contribution des labos au financement de l’assurance maladie (eh oui, il s’agit bien d’une taxe) est élevée. Dit autrement, cela s’appelle faire les poches.