Depuis qu’il est devenu difficile de prétendre que la grippe H1N1 n’est qu’une invention de l’Etat sarkozyste, un écran de fumée permettant de ramener discrètement le pays jusqu’aux heures les plus sombres de son histoire, la polémique s’est transportée sur le front vaccinal.
En gros, ok, il y aurait bien une maladie, elle se propagerait effectivement de manière pandémique, mais cette « grippette » ne présenterait pas de risque réel pour les populations et le plan de vaccination préparé par le gouvernement ne serait qu’une énorme fumisterie permettant d’engraisser les laboratoires pharmaceutiques aux frais du contribuable.
Pire : ces vaccins confectionnés à la hâte pourraient se révéler dangereux, le remède étant parfois présenté comme pire que le mal !
Il faut dire que la France est devenue, ces dernières années, le paradis des rumeurs les plus folles en matière de vaccination. Un quart d’heure à la machine à café vous renseignera en effet sur les convictions de vos collègues en ce qui concerne le vaccin contre l’hépatite B, « qui provoque la sclérose en plaques ».
Même le bon vieux BCG inquiète les tenants de l’homéophatie
Inutile, d’ailleurs, de rappeler que cette équation est essentiellement une lubie gaulo-gauloise et qu’une poignée de personnes souffrant de cette terrible maladie mais, accessoirement, vaccinées contre l’hépatite B ne constitue la preuve de rien du tout : vous passerez pour un incorrigible naïf (au mieux).
Tiens, même le bon vieux BCG, désormais, inquiète de nombreux jeunes parents qui préfèrent laisser leurs bambins affronter les résurgences périodiques de la tuberculose avec des granules homéopathiques…
Mais pour en revenir au vaccin contre la grippe H1N1, qui semble surtout avoir le pouvoir de nous transformer tous en spécialistes de santé publique (le débat sur les « adjuvants » est presque aussi animé sur celui qui portait, il y a quelques semaines, sur les « sondes Pitot » qui équipent les avions d’Air France), c’est sa dimension politique qui étonne.