Vu et lu sur Le Monde.fr
L'association française Arche de Zoé, accusée d'avoir enlevé une centaine d'enfants de l'est du Tchad et du Darfour (ouest du Soudan), n'a jamais été enregistrée au Soudan, a indiqué vendredi un responsable local de l'ONU, relevant que de nombreuses mises en garde avaient été émises.
"Cette association n'a jamais été enregistrée ici", a affirmé à l'AFP Antoine Gérard, chef du Bureau de Coordination des Affaires humanitaires (BCHA-OCHA) de l'ONU au Soudan.
Ce responsable, qui avait été alerté "il y a quelques mois" par l'ambassade de France du risque d'un tel projet, a estimé plus probable qu'il ait été monté à partir du territoire tchadien.
La police tchadienne a arrêté jeudi neuf Français, accusés d'avoir "enlevé" 103 d'enfants originaires du Tchad et du Darfour, région soudanaise frontalière en proie à une guerre civile, pour leur adoption en France moyennant finances.
"Rien n'est encore clair dans cette affaire, y compris s'il s'agit bien d'orphelins du Darfour, mais la piste tchadienne parait la plus vraisemblable", a-t-il estimé.
Ces enfants, aujourd'hui hébergés au Tchad, pourraient provenir de camps de réfugiés ou de déplacés, mais "il ne s'agit pas nécessairement d'enfants soudanais", a-t-il estimé.
L'adoption étant illégale au Soudan, il est en tout cas certain que jamais cette initiative n'aurait obtenu l'aval des autorités, lesquelles avaient été mises au courant, a-t-il précisé.
"L'ambassade de France s'était déclaré très inquiète d'une telle initiative, et j'avais pris contact avec les autorités soudanaises, qui m'avaient dit ne pas avoir été approchées par cette association", a dit M. Gérard.
Une source diplomatique française à Khartoum a confirmé avoir eu vent du projet Arche de Zoé au printemps, et d'avoir immédiatement mis en garde institutions internationales et ONG humanitaires, en particulier françaises.
"Tout le monde y était opposé, et les consignes de prudence pour ne pas s'en rendre complice, même par inadvertance, sont rapidement passées", a affirmé à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat.
La France a condamné l'opération, et le président tchadien Idriss Deby Itno a déclaré vendredi que ses responsables seraient "sévèrement sanctionnés".
La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a estimé que cet enlèvement était "illégal et irresponsable", dans un entretien vendredi au quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien.
Interrogée le 30 juillet sur cette initiative, relayée par un site internet, elle s'était déclarée "plus que réservée".
Voilà une des raisons pour lesquelles avec NounoursDesCavernes nous avons décidé d'abandoner notre projet d'adoption : il y a déjà peu d'enfants adoptables, donc, forcément des dérives font état et il y en a aura de plus en plus.Si vous traversez indemnes le délire de l'ASE pour obtenir votre agrément, la suite n'est pas faramineuse et il est impossible de savoir si l'enfant a fait l'objet d'un trafic.
Un collègue a adopté il y a deux ans une petite chinoise, une enfant dite à particularité, qui avait pour handicap un bec de lièvre, récemment ils se sont rendus compte que cette petite avait pire, son utérus lui a été enlevé, la petite a aujourd'hui 5 ans.C'est un profond traumatisme pour les parents adoptants, et ceci personne n'en parle : qu'est t-il arrivé à cette enfant ? D'où vient t'elle qu'a t'elle subi dans sa petite enfance ? Autant de questions qui restent sans réponse...
Autant de témoignages qui nous ont fait reculer.
Il y a bien sûr des adoptions réussies, mais petit à petit les pays ferment les frontières, et de plus en plus de parents sont près à tout pour avoir un enfant. Nous en avons une, en pleine santé, j'estime que ceci est suffisant.Inutile de s'ajouter des soucis supplémentaires.