PAR BERNARD VASSOR
Voila tout ce qui reste du 108 boulevard Rochechouart, de la longue énumération de cabarets qui se sont succédés à cet endroit. On a pu assister dans les années 1860-1870 à des spectacles à "la Corneille", où succéda "la Morgue littéraire", puis "la taverne franco-russe". Puis en 1894 Debière le propriétaire, qui avait installé des éléphants partout lui donna le nom de "Cabaret des Eléphants". Xavier Privat honora de sa présence l'inauguration ce cabaret éléphantaisiste.en compagnie des chansonniers, de Trimouillat, Mlle Ritter, etc.. Eugène Lemercier déclama une ballade à l'éléphant en gaité : "Prince de la critique prompte, A traiter l'Art comme un enfant, Sarcey, que sans peur nul n'affronte, Est bien plus lourd qu'un éléphant" Le cabaret n'eut que six mois d'existence, remplacé par le cabaret de Léon de Bercy et Blédor : "Le Cabaret du coup de gueule" qui à la suite d'un accident, ferma ses portes pour laisser place au "Conservatoire de Montmartre" tenu par un chanteur Henri Martin qui avait décoré l'interieur en décor d'abbaye de Bénédictines de Montmartre. Henri Martin mort en 1899, la direction du conservatoire fut confiée à madame Gabrielle Bassy qui prit comme associée, une certaine "Gaminette" qui fit de l'endroit le temple de lesbos, qui n'eut guère plus de succès, le tribadisme, n'attirait pas grande foule à cette époque, Gaminette avait vingt ans d'avance...., c'est le chanteur Jean Chagot qui reprit le flambeau qui engagea Yon Lug, puis Chagot repassa le bébé à Xavier Privat qui rebaptisa le conservatoire en "Cabaret de la Veine"