Blogueur expatrié en Suisse

Publié le 13 novembre 2009 par David Talerman

Éric est notre 7ème portrait de blogger expat en Suisse.

Arrivé en Suisse il y a presque deux ans, il a intégré Nestlé, l'une des entreprises multinationales les plus connues au monde, et qui a son siège à Vevey. C'est donc dans le canton de Vaud qu'il s'est installé, et l'expérience de son arrivée qu'il nous relate, que ce soit dans l'entreprise ou le canton, est très intéressante.

Son blog, Tribulations helvètes était initialement un journal de bord de son arrivée et de son installation en Suisse, à l'attention de sa famille et de ses amis : un moyen de leur faire part de ses impressions en somme, ainsi que les surprises et les étonnements. Au fil du temps, le blog est devenu pour lui un outil pratique pour donner des nouvelles.

Identité

Qui es-tu ? Eric

De quel pays es-tu originaire ? France

Depuis combien de temps travailles-tu en Suisse ? Depuis janvier 2008

Frontalier ou résident ? Résident (permis B-CE/AELE)

Es-tu venu seul ou en famille ? Seul

Quel est ton métier ? Mandataire en brevets européens

Dans quel canton travailles-tu ? Le canton de Vaud

Ton recrutement en Suisse

Comment (par quel canal) as-tu trouvé ton job en Suisse ?

Chasseur de tête et une annonce dans un journal professionnel.

Te rappelles-tu de ta phase de recrutement ? Comment s’est-elle passée, et qu’est-ce qui t’a marqué ?

J'ai été étonné par la rapidité, l'efficacité et la flexibilité du processus de recrutement. J'ai d'abord complété une évaluation psychologique "on-line" pour préparer des entretiens la semaine suivante, avec une personne des RH, mon futur patron et futur collègue. Mon employeur (Nestlé) m'a entièrement défrayé sans que j'aie besoin de le demander (contrairement à certaines entreprises en France). Puis les RH voulaient que je revienne pour une seconde série d'entretiens. Comme je ne pouvais pas me libérer, les entretiens ont eu lieu par téléphone. J'ai reçu la proposition d'embauche dans la semaine ! Ma démission n'arrangeait pas mon ancien employeur et j'ai accepté de prolonger mon préavis, après en avoir discuté avec mon futur chef de département, qui n'y voyait pas d'inconvénient. A mon arrivée, tout était prêt : PC, bureau, journée d'accueil, rendez-vous organisés pour déjeuner avec mes nouveaux collègues...

Quels conseils (en terme d’emploi) donnerais-tu à ceux qui veulent travailler en Suisse ?

Vu sa dimension internationale, je ne pense pas que Nestlé reflète vraiment l'entreprise suisse. J'ai de la peine à donner un conseil sur ce point. Évidemment, il est essentiel de maîtriser plusieurs langues, dont l'anglais (langue de travail). Les démarches au moment de l'arrivée sont un peu complexes, mais probablement pas plus que pour un étranger qui débarque en France... Une chose tout de même, ne pas oublier que les charges sociales en Suisse sont relativement faibles pour l'employeur comme pour l'employé, par rapport à la France. Par conséquent, pour estimer son salaire en Suisse, il faut au moins intégrer au salaire brut français les charges que l'employeur paie en France. Il faut aussi se renseigner sur les primes d'assurance maladie. Cela permet de calculer un "package" qui permettra de cotiser plus facilement aux 2ème et 3ème piliers.

Ton arrivée en Suisse

Qu’est-ce qui a été le plus difficile lors de ton installation ?

Trouver un appartement. Heureusement, j'ai pu sous-louer un studio pendant quelques mois et Nestlé m'a offert les services d'une agence de recherche d'appartement. J'imagine que c'est le genre de chose à évoquer lors des entretiens d'embauche.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué sur le plan culturel en arrivant en Suisse ?

D'abord, le changement d'horaire. Tout est décalé de 2 à 3 heures : l'ouverture et la fermeture des commerces, des bureaux... J'ai aussi été surpris par la sollicitude de mes interlocuteurs dans l'administration (commune, canton) ou les assurances et les différents services industriels (eau, tél, électricité...). Le plus souvent, les gens sont prêts à expliquer les démarches et à offrir leur aide, alors qu'en France j'ai rarement reçu une aide claire et complète sans avoir l'impression de déranger avec mes questions. Enfin, la Coupe d'Europe l'an dernier a été une sorte de révélateur de l'impressionnante multiculturalité de ce pays.

Vie au travail

Comment s’est passée ton intégration dans l’entreprise suisse ?

Comme je le mentionne plus haut, je travaille dans une entreprise multinationale. Elle est habituée à recevoir des employés de tous horizons et a mis en place un processus d'intégration efficace. J'ai eu l'occasion de rencontrer mes interlocuteurs et collègues, pour me présenter et connaître leurs attentes. J'ai aussi suivi des formations de présentation de l'entreprise.

T’a-t-on fait ressentir que tu étais étranger(gère) ?

Non. En fait, il y a plus de non-Suisses que de Suisses dans le département où je travaille.

Tes relations avec les Suisses

Comment juges-tu tes relations avec les Suisses (au travail et dans la vie de tous les jours) ?

Excellentes. Mes collègues suisses sont très ouverts aux étrangers et nous organisons régulièrement des sorties. Comme je suis musicien, j'ai intégré plusieurs sociétés (i.e. associations), et je fais même partie du comité (i.e. le bureau) de l'une d'elles depuis plus d'un an. J'ai vite adopté certaines expressions qu'on ne trouve pas en France, et en arrivant, j'ai lu un bouquin sur l'histoire de la Suisse (la Suisse pour les Nuls, pour ne pas le citer). Des amis suisses (j'anticipe sur la question suivante...) plaisantaient même en disant que j'étais presque prêt pour passer l'examen de naturalisation ! L'intégration s'est donc bien déroulée.

As-tu des amis suisses ? Français ? Étrangers ?

Oui, oui et oui. Entre autre grâce à la Fille, j'ai rencontré de nombreux Français à Lausanne et alentours. Elle m'a transmis la responsabilité d'organiser les mercredis Frouzes, ce qui me donne une occasion supplémentaire de rencontrer du monde. J'ai rencontré quelques personnes via mon blog. Évidemment, le travail permet aussi de rencontrer des amis, essentiellement des non-Suisses.

L’heure du bilan

Te sens-tu intégré ?

Tout à fait.

Comment juges-tu ta vie actuelle (par rapport à ta vie avant de venir travailler en Suisse) ?

Je bénéficie d'une bien meilleure qualité de vie, et le travail est aussi intéressant. Je trouve la vie culturelle très riche, je profite de la montagne et du lac. Le changement d'atmosphère m'a probablement obligé à sortir de ma coquille et reprendre des activités que j'avais plus ou moins laissées de côté.

As-tu la nostalgie du pays ?

Non, je le vois tous les jours, de l'autre côté du lac ! Évidemment la famille et les amis "restés" en France me manquent, mais le téléphone et le train font des miracles de nos jours.

Consultez le blog d'Eric, Tribulations helvètes