La BCE vient de publier son bulletin mensuel du mois de Novembre. Nous retrouvons page 127 un des indicateur qui nous intéresse, la croissance comparée de l'agrégat monétaire M1 (l'argent liquide, immédiatement disponible), et de M3 (masse monétaire totale, comprenant M1, et toute la monnaie "à terme", non immédiatement disponible, les crédits etc...).
Il est très clair sur le graphique que M1 croît de façon vertigineuse (sauvetage des Banques par renflouage massif en liquidités, et renflouage inexistant des citoyens de la zone monétaire, dernière roue du carosse aristocratique monétaire), alors que M3 voit sa croissance toujours en chute libre... La politique monétaire fait que la BCE, les Etats, les Banques, feront tout pour empêcher M3 de chuter sous zéro, puis tout pour que ça reparte à la hausse.
Pour ce faire les Etats augmentent leurs déficits autorisés très au delà des 3% négociés à Maastricht, les citoyens étant soit les spectateurs outragés de la manoeuvre à sens unique, soit les ignorants involontaire d'une mécanique monétaire instrument de pouvoir suffisamment subtil pour ne pas pouvoir être compris par ceux qui, avant tout, supposent que cet aspect essentiel de la vie en communauté est géré dans l'intérêt de tous par leurs représentants démocratiques...
Voyons maintenant un condensé des informations de la masse monétaire de la zone Euro, sur ce graphique condensé, depuis l'an 2000.
Total M3 Septembre 2009 : 9415 milliards d'euros
29 239 euros / Citoyen de la zone Euro
116 956 euros / famille de 4 Citoyens
Zone Euro (en bleu)
La croissance de la masse monétaire en zone Euro a été de 7,6% / an en moyenne depuis l'an 2000, et marque le pas lors de la "crise du crédit" (les clients se faisant rares par excès d'offre et rareté de la monnaie, les entreprises voient leurs ventes s'effondrer, et n'augmentent plus leurs dettes)...
Et alors que l'Etat a vu sa croissance de dette (le déficit annuel) allouée, cantonnée à 3% (équilibrage Banques Privées / Etats, accords entre gouvernements et secteur financier), la part allouée aux citoyens de la zone Euro n'est toujours pas définie, qui se limitent à obtenir leur part de la création monétaire en travaillant pour les deux affreux au choix.
Les deux affreux se partagent donc le pouvoir par la création monétaire, de façon non équitable, car comme on peut le voir, le secteur privé s'est forcément alloué 4,6% / an d'augmentation des encours de crédits pour les Banques, contre 3% pour les Etats, et donc 0% pour les citoyens de dernier rang de la pyramide... C'est même pire comme équilibre puisque les Banques obtiennent des intérêts pour leur création monétaire, alors que l'Etat paye des intérêts pour son encours. Les entreprises payant plus cher, et enfin le citoyen encore plus cher.
Et ça continue... La réclamation pour le Dividende Universel ou Revenu de Vie n'atteint toujours pas le débat public... Les Banques consolident leurs fonds propres avec le soutien de l'argent public, le temps qu'il faut pour avoir le potentiel de création monétaire renouvelé et refait à neuf pour un nouveau cycle. Bientôt...