Malgré tout cela, il y a ma culpabilité qui réussit à atteindre des sommets encore plus élevés que notre montage de lessive. Quand ça? Quand la gardienne pense bien faire en nous confiant "J'ai remarqué que Frérot est le premier arrivé à la garderie le matin et un des derniers partis en fin de journée. Vous savez, c'est une grosse journée pour un bébé..."
Pour dire vrai, ça m'a tracassé toute la fin de semaine. La SuperWoman en moi a beau avoir la ferme conviction que nous faisons notre possible avec les contraintes que nous avons, elle s'est dit qu'on pourrait peut-être faire encore un peu plus. Ça me déchire d'aller porter les enfants si tôt au service de garde de l'école ou à la garderie mais, en même temps, je ne vois pas comment nous pourrions faire autrement. Je vous fais grâce de toutes les équations mathématiques que j'ai griffonnées, mais voici les (deux) grandes lignes de l'argumentaire que je n'ai pas fait à l'éducatrice de Frérot.
- PapaZen travaille dès 7h30 le matin. Il a besoin d'un minimum de 8 heures pour faire la "run de lait" avec les 3 enfants qui doivent être reconduits à 3 endroits différents et enseigner des règles de grammaire toute la journée à ses élèves.
- De mon côté, je me lève déjà à 4h45 et j'ai besoin d'un minimum de 10 heures pour: me rendre au boulot, coordonner un site Internet et revenir du travail.(qu'est-ce que vous voulez? il semble que j'aime ça compliqué...)
Bref, même si j'étais contrariée du constat bien intentionné de l'éducatrice de Frérot, le doute s'est immiscé dans mon esprit. Et j'en suis venue à coucher sur papier un arbre de décision fort complexe. Je me suis dit que, peut-être, on pourrait, avec plus de bonne volonté, tel jour améliorer ce truc-ci et, tel autre, améliorer ce truc-là. Ainsi, Frérot pourrait passer quelques minutes de plus par jour à nous regarder préparer les repas où à faire du ménage...
Forte de ma nouvelle résolution, la première journée où j'ai réorganisé notre routine (et désorganisé mon horaire) pour que le petit passe un peu plus de temps avec moi, il m'est arrivé deux choses curieuses:
- Même si Frérot était pratiquement (encore) le seul enfant quand il est entré dans la garderie et qu'il en est sorti, il ne semblait pas plus perturbé (ou heureux) pour autant.
- Par contre, j'ai eu droit à une grande déception de PetiteSoeur. Les yeux pleins d'eau et la moue boudeuse, elle m'a dit "Mais maman! Tu arrives trop vite. Je n'ai même pas eu le temps de jouer dehors avec mes amis!"