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La chaîne du redoublement

Publié le 12 novembre 2009 par Soseducation

Le Privilégié propose aux blogueurs spécialisés dans l’éducation de répondre à cette intéressante question : faut-il maintenir le redoublement ? Ce professeur d’histoire-géographie en lycée voulait ainsi réagir aux propos de Nicolas Sarkozy sur la réforme du lycée. Le chef de l’État a en effet déclaré que « le redoublement doit devenir l’exception. » Et le Privilégié de pointer la désuétude de cette pratique, qui est conditionnée à l’acceptation des parents au collège et en première, seul le passage de la seconde à la première restant à la discrétion du conseil de classe. Il ajoute à cela les critiques que l’OCDE adresse à la France en la matière, 15 % des lycéens redoublant leur seconde. Et déplore l’inutilité du redoublement pour la plupart des élèves.

Il fait en revanche part de l’argument de certains de ces collègues favorables, selon lequel le redoublement permet de motiver les élèves de seconde, à un niveau où il leur faut faire le choix déterminant de la filière.

Il manque à son argumentaire une idée qui m’apparaît première : l’exigence de niveau. Comme l’a déjà dit à plusieurs reprises David Barbaud, lui aussi professeur d’histoire-géographie, en commentaire à ce blog, de plus en plus d’élèves passent dans la classe supérieure sans avoir le niveau. Dans son établissement, il n’est pas rare que des troisièmes passent en seconde avec une moyenne de sept sur vingt ! Il n’apparaît pas très raisonnable de laisser passer des élèves à un niveau supérieur alors qu’ils n’ont même pas acquis les bases du niveau précédent. Le Privilégié a beau dénoncer l’« humiliation » qu’implique selon lui le redoublement pour les élèves, on attend sa solution pour éviter le nivellement par le bas qui découlerait de son absence.

L’argument plus recevable, en revanche, consiste à dire que le redoublement est inutile pour la plupart des élèves qui le « subissent ». Il faudrait alors aller au bout de cette logique et se demander si, pour certains élèves, il ne serait pas préférable de quitter la voie générale où, manifestement, ils ne sont pas à leur aise.

Par exemple, comment aborder cette question sans remettre en cause le collège unique ? C’est à cause de celui-ci que tous les élèves doivent recevoir le même enseignement, même si cela implique l’ennui des élèves ayant des facilités et le retard de ceux ayant des difficultés, retard qui peut conduire jusqu’au redoublement.

La question du redoublement se poserait-elle si chaque élève pouvait suivre un enseignement adapté à ses capacités et ses aspirations, et non un enseignement uniforme, faisant fi de la diversité des aptitudes ?

Roman Bernard


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