Bloguer c'est garder sa capacité d'indignation. Je n'ai pas lu Marie N'Diaye. Du moins pas avant le Goncourt. Je ne lis pas les Goncourt. Du moins pas tout de suite. Mais qu'est-ce que le Prix Goncourt sinon un label marketing dont la finalité est de faire vendre du papier à Gallimard, Grasset ou Le Seuil et quelques autres sporadiquement? Et assurer notoriété, et fortune parfois, aux plumitifs récompensés. C'est un business. Ni plus, ni moins. Marie N'Diaye s'exprime dans les médias. L'occasion est belle. Mais contrairement au sportif qui sur la base de ses 150 mots de vocabulaire (200 après coaching) va dire qu'il est content qu'il a gagné le Tour, le match, la coupe, ad lib... et qu'il est heureux d'être content d'avoir retouvé son jeu qu'il a géré grave bien; l'écrivain s'exprime, pas uniquement dans le registre du satisfecit. On peut ne pas être en phase avec les positions prises par Marie N'Diaye. Mais dont on peut apprécier sa Sainte Colère. Quant à Eric Volfoni ... Euh... Raoult, il vaut mieux tourner sept fois... Eric, qu'est-ce qui vous gêne mon bon? Qu'un écrivain puisse se comporter en mauvais français? So what? Obligation de réserve, mon cul! Sans la liberté de blâmer... Figaro!!!! Reviens! Les cons, ça ose tout!!! Audiard, reviens!
Pour mémoire, Le Mariage de Figaro, Acte V scène 3, le monologue fameux:
"Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni dé la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs."
Fin des berlinades... A peine le dernier Poilu disparu, on invite les Allemands à Paris le 11 novembre. Ca leur a évité un ultime désordre post-traumatique. Le sujet "Berlin-Chute du Mur" retombe dans les oubliettes de la mémoire sélecto-collective pour 10 ans. Nouveau sujet? Qu'y-a-t'il à commémorer ce mois-ci?
Fin de ce bloc-note du lundi, publié un jeudi, lendemain de jour férié, qui a donné à cette semaine un goût de weekend end supplémentaire...
Côté rock'n'roll... Belle fin de semaine dernière avec un homérique Festival des Inrocks... Gros bordel scénique à la Cigale avec les Black Lips, énergie punk intacte, musique primaire et bonne humeur. Reconsidération et réévaluation du cas Ebony Bones, pas aimé à Rock en Seine. Dans une petite salle, l'énergie du groupe est communicative. Entre racines africaines, funk, guitares punk, sax et danseuses-choristes déchaînées. Manquent quand même quelques chansons... Un peu de mélodie ne peut nuire. Impression soulignée par une relecture sous speed de Pink Floyd (Another Brick In the Wall - Part II).
Enjoy!