De "l'identité nationale" ?, note 9, l'affaire Dreyfus, l'armistice du 11 Novembre 1918, les tirailleurs sénégalais de Courneau

Montés sur leurs ergots, des coqs vitupéraient contre l'Allemagne et contre "les traîtres". Et lorsqu'on leur désignera un officier français, alsacien et juif, ils ne se tiendront plus, puisque cette affaire donnait raison à leurs haines. Mais il faudra de la chance et de l'obstination pour démontrer que l'armée française avait opéré une forfaiture, et depuis, protégeait le vrai traître : le comte Esterhazy. Que se serait-il passé si le dit traître avait pu continuer son oeuvre au sein de l'état-major français jusqu'en 1914 ? Même si les chefs de l'armée française seront désavoués par des dirigeants politiques de la 3ème République, la sélection des chefs ne sera pas changé et la formation militaire continuera d'être aussi étroite qu'elle l'est aujourd'hui. Et avec la première guerre mondiale, les évolutions techniques ont autorisé ces chefs à reculer très loin à l'arrière, et à "jouer à la guerre", comme on joue aux jeux d'échecs. La République, mise au pas par les chefs des armées, a donc fait la levée en masse, dans la France et dans "l'empire colonial". Des "tirailleurs sénégalais" ont été déportés de leur terre natale jusqu'en France pour que leurs corps servent, comme les autres, de remparts contre les attaques allemandes. Certains ont été parqués dans un camp d'Aquitaine, à Courneau. Ils ont reçu bien tardivement un hommage aujourd'hui. Jean Jaurès, si souvent cité par un homme de droite, avait bien raison de vouloir s'opposer à cette guerre, mais la droite de l'époque l'a fait assassiner, grâce à la campagne de presse, notamment du Figaro contre lui. Au nom de "l'identité nationale", française comme allemande, cette guerre a été une boucherie, au nom d'une volonté de puissance des élites - et aussi pour faire des affaires ?