Mladic est le maillon manquant. S'il n'est pas sous les verroux de la Haye, en dépit de toutes les gesticulations de Belgrade, et des pressions de la communuaté internationale (l'arrestation des criminels de guerre étant une condition sine qua none pour une adhésion de la Serbie à l'UE), c'est bien que l'ancien militaire dispose de solides soutiens au sein de la population, mais aussi à coup sûr, parmi certains officiels.
En janvier dernier, la télévision bosniaque révélait des images de Mladic, tout sourire au bras de sa femme, lors d'une cérémonie familiale. La diffusion du reportage fut appuyée par les dires de son ancien garde du corps selon lesquels l'homme le plus recherché des Balkans pouvait déambuler librement à Belgrade.
Selon un récent sondage, près de 40% des Serbes considèrent encore Radko Mladic comme un héros national. 40% de personnes prêtent à fermer les yeux, voire à collaborer, cela suffit pour glisser entre les doigts de la Justice. La Serbie est-elle prêtent à exorciser ses vieux démons? C'est ici que réside la véritable question. C'est sans doute bien plus important pour l'Union européenne que l'arrestation effective de Mladic...