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Exercice très difficile que celui qu'entend effectuer Charles Pasqua demain qui doit trouver le juste équilibre entre la moralisation et la démoralisation.
Quand on compare les enquêtes internationales, la vie politique française est marquée par deux discrédits exceptionnellement forts en ce moment :
- le discrédit qui frappe la " parole d'élection ",
- le discrédit qui frappe le " personnel politique ".
Que cachent ces deux discrédits ?
Dans l'actuelle vie politique française, il n'est pas concevable qu'un programme électoral puisse être appliqué. C'est ouvertement le " piège à illusions ". Tant que cet état d'esprit demeurera c'est tout le contrat démocratique qui sera faussé ; d'où les radicalisations et la place des votes pour les extrêmes.
Le second discrédit est celui qui frappe les classes dirigeantes françaises. Elles sont perçues comme incapables, épargnées du sort commun et suscitent un besoin de vengeance contre les élites qui atteint des scores sans précédent.
Tant que ces deux discrédits demeureront la vie politique française sera très fragile et incertaine.
Péguy avait coutume de déclarer " tout est politique aux politiciens. Mais tout est morale aux honnêtes gens ". Les politiciens doivent réintroduire de la morale manifeste. Cette morale c'est celle qui se situe entre moralisation et démoralisation.
Il ne s'agit pas de moraliser au prix de déclarations ou d'actes excessifs.
Il ne s'agit pas davantage de s'accoutumer à une triste réalité qui génère une démobilisation gravissime.
Toute la qualité de la réponse tiendra à son sens de l'équilibre et à sa portée générale pour bien attester qu'une vraie nouvelle page s'ouvre.
Charles Pasqua s'engage sur un chemin très délicat.
Il faut se méfier du moment où l'opinion publique voudra condamner " l'escroquerie morale " de tous ces scandales sans vraie solution globale et durable.