Toute la journée d'hier, les médias se sont faits l'écho de l'exécution de John Allen Muhammad, "Mardi soir, à 21 heures (3 heures du matin en France)", indispensable dernière précision.
La suite va sans dire, les Etats-Unis ont appliqué la sentence... "John Allen Muhammad was executed Tuesday by lethal injection [ ...] declared dead at 9:11 p.m."...
"Il n'a rien dit. A 9h07, on a pu le voir beaucoup frissonner. On pouvait le voir beaucoup cligner des yeux. On pouvait voir sa respiration s'accélérer. Après à peu près sept profondes inspirations, à 9h08 il était sans connaissance" ("He didn't say anything. At 9:07 you could see him twitch a lot. You could see him blinking a lot. You could see his breathing increase. After about seven deep breaths, at 9:08 p.m., he lay motionless" Burkett said.)
Il serait bien plus facile de s'indigner de la peine de mort si le condamné avait crié son innocence, si l'erreur judiciaire était plausible...
Là, pas de doute, si tant est qu'il existe une hiérarchie du meurtre, le type figurait en bonne place dans la liste des salauds, après avoir tué au hasard des hommes, des femmes, des enfants dont on ne connait même pas le nombre exact...
Il n'empêche. C'est sans doute plus difficile à dire, cela prête bien plus à polémique et c'est justement pour cela qu'il faut le dire à cette occasion plutôt qu'une autre...
L'estomac monte aux lèvres lorsque l'on songe aux minutes qui s'égrènent quand on sait l'heure de sa mort.Le dégoût naît de ces militants réclamant la mort, massés devant la prison, pouces baissés comme au bon vieux temps des gladiateurs.
La nausée vient en même temps que l'horreur de ce compte à rebours, de cette exécution programmée, inexorable et mécanique, menée avec le même sang froid que celui du tueur.
Jeu de briques
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