Parfois ne pas se décider se révèle le pire des choix. Et avouons-le, au Québec, on est très doué dans ce sport. Pour le bas de laine des Québécois, on a tellement pris de temps à remplacer le pied qui va dedans… que le bas a pris des mauvais plis. En juin j’étais estomaqué de constater que depuis janvier 2009, la Caisse de dépôt et placement n’avait produit AUCUN rendement. Zéro. D’autant plus que l’année 2008 avait fait reculer notre actif de 40 milliards.
Maintenant, on sait que Michael Sabia n’aura probablement réussi qu’à produire 5 ou 6% de rendement. Avant de dire, c’est pas pire 5 ou 6%, regardons un peu d’OÙ on part…
Supposons que vous avez 10 000$ investi dans la CDP. Votre actif prend une claque en 2008, et il baisse de 25%. Il ne vous reste plus que 7 500$. Pour simplement retrouver le terrain perdu, Il ne faut pas faire 25%, mais davantage. 25% ne vous ramènera qu’à 9 375$. Il vous faudra gravir une côte de 33%… simplement pour vous retrouver à votre point de départ.
C’est pour ça que les pertes ne sont JAMAIS banales. Il faut les contenir et gérer le risque à tout prix. Depuis 2004, les gestionnaires de la Caisse semblent gérer comme des daytraders. Ils suivent le troupeau. Ils ont pris des risques éhontés lorsque la spéculation était à son comble. Puis, en 2009 lorsque la marée s’est retirée subitement en laissant les baigneurs à poils… les gestionnaires ont sorti leur Zodiac et les vestes de sauvetage… en ramant sur la grève! On vend quand les marchés sont hauts…. et on achète lorsqu’il sont bas. SIMPLE? Pas lorsqu’on tient compte de l’avis de tous et chacun. La peur et l’avidité sont de très mauvaises conseillères.
Avarice + Paralysie + Peur= ZÉRO. Croyez-moi, l’absence prolongée d’une direction aux commandes du paquebot va hypothéquer notre avenir pour très longtemps.
Malgré les prétentions du gouvernement Charest, cette attitude démontre clairement que la Caisse est politisée. Michael Sabia gère l’opinion publique. Astheure, peut-on avoir un gestionnaire de FONDS publics?
Oups, j’oubliais de vous dire… En 2009 la moyenne des caisses de retraite devrait afficher un rebond… de 12%. Donc, quand le marché est pourri, la Caisse perd 2 fois plus que les autres et quand le marché reprend de la vigueur… elle fait la moitié moins que ses pairs.
Dites-moi, pourquoi on n’investit pas dans les caisses de retraite qui ont fait leurs preuves? J’ai pas le goût moi, qu’ils fassent des «expériences» avec mes cotisations de la RRQ!