D’un côté, des futurs français qui dans leur parcours pour le devenir devront connaître les valeurs de la république, de l’autre des jeux télévisés lors desquels des « français de souche » peuvent dire que c’est François Fillon qui a initié la loi de séparation de l’église et de l’État en 1905.
Mieux. Voilà des députés, c’est-à-dire des élus de la nation, qui hésitent lorsqu’ils chantent la Marseillaise, confondant des paroles avec d’autres ou le ministre de l’industrie qui écrit sur Twitter un merveilleux » Service publique ».
Conclusion immédiate : quand on est « français de souche », il n’est pas nécessaire de connaître les valeurs, les faits et les symboles qui sont censés définir cette identité.
Il y a donc une sorte de droit tacite à l’ignorance qui est consubstantiel de la qualité d’être un « vrai français » qui non seulement n’a pas à faire la preuve de son identité mais pire encore s’enorgueillit de ce manque de savoir comme une sorte de plus typique.
Un de ces éléments fondamentaux de la gauloiserie qui s’accommode déjà d’un goût affirmé pour le vin, les réflexions douteuses sur les juifs, les arabes, les anglais et les belges et une légitime aversion pour la police des autoroutes.
Cette quiétude et cette fierté quant à son peu de savoir et ce qui définit son appartenance à la nation est vraiment ce qui devrait inquiéter Eric Besson.
Un débat sur l’identité nationale initié par un ministre de l’immingration n’est-il pas la preuve qu’en France c’est toujours à l’autre de faire la preuve de son désir authentique de connaître et de véhiculer les valeurs de la république, de montrer sa volonté de s’intégrer, de montrer « patte blanche »?