Une équipe à priori plus forte
Avec les départs de Stéphane Mbia à Marseille et d'Olivier Sorlin au PAOK Salonique, le Stade Rennais Football Club semblait avoir réussi à conserver son noyau dur. Les jeunes susceptibles de devenir de très bons joueurs du club, à l'image d'Abdoul Camara et Yacine Brahimi, étaient prêtés en Ligue 2, afin d'acquérir de l'expérience au niveau professionnel ; seul un jeune, Yann M'Vila, eut l'occasion de rester au club : une réussite, le milieu défensif s'installant dans le onze type de Frédéric Antonetti après seulement trois journées, après avoir poussé sur le banc des cadres comme Bruno Cheyrou, et les recrues qu'étaient le Japonais Junichi Inamoto et le Norvégien Alexander Tettey, pourtant tous les trois internationaux. L'arrivée supplémentaire du Guinéen Ismaël Bangoura (auteur de 40 buts en deux ans au Dynamo Kiev) pour redonner du mordant à une attaque Bretonne qui en manquait depuis deux ans, semblait également être une bonne affaire, malgré le prix exorbitant (11 millions d'euros) qu'avait nécessité l'arrivée de l'avant-centre en Bretagne. L'arrivée comme entraîneur de Frédéric Antonetti en lieu et place de Guy Lacombe, parti à Monaco, maintenait le caractère de gagneur et de sanguin dont bénéficiait le club depuis l'arrivée de second en décembre 2007. Qui plus est, l'entraîneur corse faisait le choix de conserver quasiment le même schéma tactique que son prédecesseur, faisant seulement monter d'un cran les milieux de terrain latéraux, qui devanient donc ailiers. Du côté du onze de départ, il était en revanche changé : la défense ne bougeait pas, Tettey devait prendre la suite de Mbia aux côtés de Fabien Lemoine, avant que M'Vila ne gagne la confiance du coach ; Jérôme Leroy prenait la place de Mickaël Pagis comme meneur de jeu, Bangoura prenant place à droite, et Sylvain Marveaux, de retour de blessure, profitait de la baisse de régime d'Olivier Thomert pour s'emparer du côté gauche. En pointe, en attendant le retour de Jimmy Briand fin novembre, Antonetti faisait du Ghanéen Asamoah Gyan son titulaire à la pointe de l'attaque. Avec une telle formation, tout semblait idyllique, et les capacités des joueurs à faire le jeu allaient se montrer excellentes.
Un début de saison tonitruant
Et dès les matchs amicaux, tous ces mouvements allaient se révéler payants. Entraîneur prônant le beau jeu, Frédéric Antonetti, célèbre pour ses coups de sang à Nice, avait également pour mission de pérpétuer l'enseignement de la culture de la gagne à ses joueurs. Ainsi, face à Brest tout d'abord, les joueurs se montraient efficaces offensivement, remportant le match 3 à 2. Les actions collectives se révélaient être un régal pour les yeux, et la maladresse défensive se corrigeait au match suivant, face à Angers, dans un match qui permettait également de confirmer les belles choses entrevues offensivement (2-0). Malgré un bilan final de deux victoires, deux matchs nuls et deux défaites en matchs amicaux, la qualité de jeu se montrait satisfaisante, et permettait d'envisager sereinement la suite. Et le premier match du championnat de Ligue 1 2009 / 2010 arriva. Ce match, qui se disputait au Stade de la Route de Lorient, était également le premier match de l'histoire de l'US Boulogne Côte-d'Opale dans l'élite. Profitant du stress porté par les Nordistes, les "Rouge et Noir" mettaient en avant les qualités offensives, tout en réalisant un bon match derrière. Avec une victoire sur le score de 3 à 0, les Rennais se positionnaient seconds du championnat dès la première journée, juste derrière le champion 2009, Bordeaux. Et dans les semaines suivantes, la qualité de jeu se confirmait : les Bretons allaient chercher le match nul à Nice (1-1), et réalisaient un match exceptionnel, la semaine suivante, à domicile contre l'Olympique de Marseille. Malgré le match nul (1-1 une nouvelle fois), les joueurs s'étaient montrés solides derrière, résistant aux assauts Phocéens, mais aussi très corrects devant : dans un match où le ballon courrait d'un but à l'autre, les attaquants se montraient sérieux, même si les filets ne tremblèrent qu'une fois durant la partie.,Les "Rouge et Noir" montrèrent par la suite de l'envie pour obtenir des points, comme à Lens (2-2) et confirmèrent leurs qualités offensives en disposant de Saint-Etienne (1-0) Route de Lorient, puis de Grenoble (4-0) à l'extérieur ! Mais le match contre les Girondins de Bordeaux approchait...
Une terrible chute au classement
Alors dans le premier tiers du classement, le Stade Rennais Football Club se mit à perdre de nombreux points, bêtement, et lamentablement. Le choc de la septième journée, contre Bordeaux, se soldait par la première défaite Rennaise de la saison (0-1) à Chaban-Delmas. Presque logique, se disait-on : une rencontre à l'extérieur, face à une équipe à ce moment-là sur le podium et championne de France la saison précédente, les Bordelais s'étaient montrés sans pitié, mais les Rennais avaient tout de même su riposter. Et personne n'imaginait une telle suite des évènements : la réception de l'AJ Auxerre, la semaine suivante, plaçait les Bretons largement favoris, face à une équipe Bourguignonne qui jouait le maintien depuis quelques années maintenant. C'était sans compter sur le coup de froid jeté par Benoît Pedretti à la 17e minute : Carlos Bocanegra accrochait un attaquant, écopait d'un carton rouge car étant le dernier défenseur, et le milieu de terrain et capitaine de la Jeunesse Auxerroise donnait la sentence : un coup-franc joliment frappé à droite de Nicolas Douchez. Le gardien se retrouvait comme son équipe 70 minutes plus tard : battu. Une deuxième défaite d'affilée en championnat, sans aucune rébellion face aux offensives des visiteurs. Et aucun coup de gueule de l'entraîneur Corse : pour lui, cette défaite n'allait pas entacher le moral de ses joueurs. Et les rencontres suivantes lui donnaient raison : les Bretons allaient chercher un très bon match nul à Lille (0-0), malgré un but encaissé dans le dernier quart d'heure, mais par chance invalidé pour une soit-disante position de hors-jeu ; puis une éclatante victoire à domicile face à Montpellier (3-0), ponctuée d'un superbe but d'Asamoah Gyan. Ces deux défaites étaient déjà oubliées, il fallait prendre trois points à Valenciennes, toujours à domicile, le dimanche suivant. Et la réception d'une claque (0-3) venue du Nord, suivie d'une nouvelle défaite dans le Sud-Ouest, à Toulouse le week-end dernier (2-3), fait désormais revenir les démons de la fin septembre. Avec seulement 16 points, les Rennais ne savent pas de quoi leur avenir sera fait : en espérant qu'il s'achève comme en 2007, quand, exactement au même stade au début de la saison, ils avaient terminé l'année quatrième, une place en Coupe d'Europe à la clé.
Les prochains matchs seront déjà décisifs pour la suite de la saison : la réception du Mans, dans deux semaines, puis le déplacement à Lyon, une semaine plus tard, devront impérativement se ponctuer par la prise d'au moins quatre points. Mal en point, le Stade Rennais cherche à se relever, et le déplacement chez le septuple Champion de France sera, espérons-le, l'occasion de se relever, afin de rester un prétendant à la Coupe d'Euope la saison prochaine.
M.S.