Mais tout a commencé bien plus tôt, avec 1870 et le temps de l’annexion.
Là, la France abandonnait sans remords l’Alsace et le Traité de Francfort en 1871 confirme l'annexion de l'Alsace au Reichland.
L'Alsace se retrouve alors sous la domination de la Prusse composante majeure de l'Empire allemand. Dès lors naquit un courant pour réclamer un gouvernement alsacien autonome dans le cadre de l'Empire, afin d'éviter la mainmise de Berlin, comme jadis celle de Paris.
Pendant ce temps le Reichsland veut marquer la région de son empreinte. L’électrification des villes commence. Le Haut-Koenigsbourg reconstruit est inauguré par l'Empereur Guillaume II. Bugatti s’installe à Moslheim.
En 1902, le gaz de ville arrive à Hoenheim éclairée par une vingtaine de lampadaires. La distribution de l’eau est mise en place en 1909, la route de Bischwiller pavée. À l’instar des autres alsaciens, les Hoenheimois découvrent l’assurance maladie (1883),la protection contre les accidents du travail (1885), l’assurance vieillesse (1885).
La guerre approche. Hoenhem est en territoire allemand. Si la ville ne souffre pas de destruction notable, elle souffrira démographiquement.
L’absence durant 5 ans des pères de famille se fait sentir. Certains, quels que soient les fronts, ne rentreront pas.
Le 22 novembre 1918, les troupes françaises rentrent dans Strasbourg. Ce qui n’est pas encore la CUS sert de cantonnements.
Ordonné prêtre en 1911 et mobilisé comme brancardier au front dans le 8e régiment de marche de tirailleurs marocains, le philosophe, paléontologue et homme de foi, Pierre Teilhard de Chardin est à Hoenheim. Le 2 décembre 1918, il écrit à sa cousine : « ... en attendant, j’aurais tort de me plaindre de mon séjour à Hohnheim (..) Le curé m’hospitalisait gracieusement » avant d’évoquer un défilé Hoenheimois.
L’église n’a pas encore son monument aux morts et c’est, semble-t-il, le 31 aout 1924 qu’a lieu son inauguration sous l'autorité du maire, Monsieur Neiner. Sur le monument, dû à l’architecte Haentzler et au sculpteur Rumpler, figurent alors les noms des enfants de la commune tombés au combat.
Le temps a passé, la mémoire reste.
Source : Documents personnels - Hoenheim (Ed. Coprur)