11 novembre… retenu sur mon lieu de travail… mais ce jour si particulier je désire avoir une pensée pour cette lèpre qui ronge encore la mémoire de combattants. Une pensée pour la réhabilitation, l’acceptation par la République qu’elle a injustement et cruellement assassinée des innocents. Innocents salis, familles détruites et déshonorées mais toutes déterminées à faire valoir le droit qu’il leur revient : près de 800 soldats français furent exécutés pendant la Première Guerre mondiale par l'armée française sous la fallacieuse accusation de fraternisation avec l’ennemi, refus de monter au front.
Fusillés "pour l'exemple" au terme d'un conseil de guerre hâtivement convoqué, ces soldats n'eurent aucun recours. Entre septembre 1914 et avril 1916, afin de faire respecter la discipline au front, le ministère de la Guerre abandonne tout pouvoir aux autorités militaires. Les tribunaux spéciaux, programmés pour juger vite, condamnent à mort au moindre doute. Leurs pouvoirs exorbitants ne laissent que peu de place à la défense des accusés.
La Ligue des Droits de l’homme demande la réouverture des dossiers. Des dossiers démontrant une justice expéditive, sans enquête, sans recours. Une justice qui condamne et exécute un sous-lieutenant de 23 ans, Jean Chapelant, blessé, ramenés dans les lignes et accusé de « capitulation en rase campagne ». Cet homme courageux fut attaché à son brancard pour être fusillé !
Il faut aller regarder le film « Blanche Maupas » de P. Jamain sur France
2, ce soir à 20h40. Il retrace le combat d’une veuve extraordinaire, d’une veuve pour réhabiliter la mémoire de son mari fusillé injustement: Blanche Maupas. Combat relayé de son vivant par
la Ligue des Droits de l’Homme et le Grand Orient de France et poursuivi aujourd'hui par les mêmes soutiens. Film présenté en avant première publique il y a une semaine à la mairie du 9e
arrondissement de Paris sous les auspices de Mr Jacques Bravo, Maire ( PS ).
Combat qui a fini par trouer le silence pour le réveil des consciences.
michel tabanou 2009