Ça y est, aurait dit François Mitterrand, les chiens sont lâchés !
Il est vrai, depuis que les grands donneurs de leçon que sont les directeurs de quotidiens et magazines, bon chic bon genre, aucun parmi eux n'avait osé s'aventurer à évoquer les déboires conjugaux du Président de la République.
Soit au nom de la sacro-sainte hypocrisie selon laquelle la "vie privée" est tabou, soit tout simplement et plus probablement parce qu'ils avaient la trouille.
Il a fallu attendre l'interview de Cecilia Sarkozy, qui a pris la décision d'annoncer son divorce, pour que la presse se sente libérée de toute contrainte et de toute retenue.
D'où le déferlement de "couvertures" consacrées à Cecilia et les innombrables commentaires pour justifier les photos glamours.
Quelque chose a donc changé dans le paysage médiatique qu'on disait, à tort ou à raison, verrouillé par le chef de l'Etat.
L'Elysée, à qui l'on prête tant de pouvoirs et d'amis dans les médias, ne pourra plus rien contrôler des aventures et des mésaventures de l'ex-première dame de France.
Tous les magazines "people" et autres, alléchés par la perspective de ventes record, ont contacté les paparazzi de la place, professionnels et amateurs, pour faire savoir qu'ils étaient prêt à payer le prix fort pour de nouvelles photos.
Le même "contrat" a été placé sur Nicolas Sarkozy, dont les premiers clichés aux côtés d'une jeune femme, plutôt célèbre, vaudront leur pesant d'or.
Plus question désormais de s'abriter derrière le "mur de la vie privée".
Nous sommes entrés dans l'ère de la transparence, ce nouveau concept brandi par les hypocrites d'hier bien décidés à ne rien cacher à leurs chers lecteurs !
Face à cette nouvelle donne, on imagine que Nicolas Sarkozy, à moins de choisir de vivre en ermite, ce qui n'est pas son tempérament, devra se barricader à l'Elysée et bannir les sorties avec sa bande habituelle de copains !
Il n'en fera rien, pour le plus grand bonheur des médias, qui, il y a peu, se pinçaient le nez devant les méthodes des traqueurs de scoops.
Et si, envisageons le pire, certains journaux hésitaient encore, il y aura toujours Internet, des sites multiples prompts à accueillir les premiers documents dont on parlera et qui seront inévitablement publiés dans la foulée.
Il n'y a plus de protection de la vie privée pour le chef de l'Etat, ce que j'avais prévu depuis bien longtemps.
Quant aux tribunaux, désarmés, ils continueront probablement à assurer de confortables revenus exonérés d'impôts aux notables de la télé, aux stars du show business et aux acteurs de cinéma, qui feignent d'être les "victimes" de la presse people et des paparazzi avec lesquels, dans bien des cas, ils entretiennent des rapports non dépourvus d'intérêts réciproques.
La France des potins et des ragots va enfin connaître son heure de gloire.
Réjouissons nous, car après tout, que demande le peuple ? Qu'on le distraie.
Le rugby n'a pas suffi.
Le relais est assuré grâce à Cécilia et au chambardement des mœurs que son divorce à grand ramdam a provoqué.