Emporté par la foule...
Une pub pour une voiture, sans voiture, il fallait oser ! Subaru Australie l'a fait. Et bien fait.
En général, les marques mettent leur produit en avant en le mettant en exergue, même dans un coin du tableau. Ici, rien. Pas l'ombre d'une auto. Forclosion. Ne pas montrer, ellipse totale, pour
évoquer. L'image mentale de l'absence désigne plus, sans doute qu'une image directe. Cette agence de pub a bien compris ce qu'était une voiture, à savoir un pur fantasme.
Tout ici porte l'objet absent : la musique scandée et la fluidité des plans. la synergie des deux, on le sait d'avance, nous qui sommes des publiphages endurcis (malgré nous ?) aboutit
inéluctablement à un logo final. Et ce point d'orgue, porté par mille mains et qui suinte la solidarité, c'est une marque. ici, Subaru.
C'est sans doute la leçon des pubs virales qui ne jouent que par l'absence du produit ou bien sur ses incidences. On peut fort bien vendre une image de marque sans mettre en relief l'objet du désir
(d'acheter), rien qu'en nimbant cette marque, ce logo d'un storytelling : une histoire qui se colporte de blog en blog, de média social en média social.
Ici, on vend de la solidarité estampillée Subaru. Les deux vont se copier/coller au niveau de votre inconscient portés par des images inédites, pompier, unidimensionnelles, oniriques. En retour, la
pulsion d'achat sera guidée par une idée, une simple idée dont vous aurez même perdu de vue la trace dans votre propre storytelling.