Il est toujours rafraichissant de découvrir, entre vieux films de propagande, documentaires dépouillés et films de Lee Myung Se (sans commentaire) un film sachant se montrer léger sur un sujet assez inattendu.
L’héroïne se prénomme Euh-Na (Do Ji-Won) et est l’épouse d’un boxeur professionnel qui ne se contente pas de frapper sur le ring. Euh-na fait malheureusement les frais de la violence de son mari au quotidien, terrifiée. Mais lorsque le boxeur se met aussi à frapper leur fille, et qu’il tue en match officiel l’un de ses adversaires, notre docile femme au foyer battue n’en peut plus. Elle répond à un défi de son mari devant les caméras, acceptant sous le coup de l’émotion un duel sur le ring face à son bourreau. Avec seulement trois mois pour se préparer.
Même si le sujet de la violence faite aux femmes, ou du moins la difficulté pour certaines d’entre elles de s’affirmer au sein de la société coréenne, est sérieux, Punch Lady est une comédie. Dramatique certes, mais une comédie avant tout. Et il est suffisamment rare d’en voir (d’origine coréenne) sur les écrans français pour ne pas prendre un plaisir certain à en voir une.
Il est évident toutefois que Punch Lady n’est pas le film du siècle. Loin de là. C’est le parfait
Non que le visage comique de Punch Lady soit déplacé, au contraire. C’est même sûrement son aspect le plus réussi, notamment grâce au personnage du professeur de math s’improvisant entraîneur de boxe par appât du gain et plus si affinité. Non, la maladresse du film se situe ailleurs. Elle se situe dans la volonté du réalisateur de préférer la carte de l’émotion et des effets artificiels pour la susciter. Ralentis, musique, tout concorde dans le dernier quart du film pour nous faire rire non plus grâce aux qualités comiques du film, mais à cause de ce manque flagrant de subtilité.
Ce que l’on ne peut que regretter, car il y avait vraiment matière à tisser un film plus fort en jouant plus la carte du réalisme, en limitant les effets de style qui s’épanchent à mesure que le film progresse. Mais l’ensemble reste tout de même une œuvre sympathique, croisement en mode mineur et féminin de The Foul King et Breathless. Pas de quoi bouleverser, mais assez pour divertir deux heures durant.