En ce jour anniversaire d’une armistice et au lendemain de celui de la mise à bas du Mur de Berlin, je re-poste une chronique du 11 janvier 2008 qui s’intitulait “Murs”.
“Je me souviens de la joie qui m’avait envahi lors de la chute du Mur de Berlin, il y a bientôt 20 ans. Je pestais alors d’être en Nouvelle-Calédonie, m’empêchant de participer plus pleinement à l’évènement.
La démocratie allait triompher, les mensonges soviétiques exhibaient leur vanité, nous allions vers un monde meilleur.
Depuis, j’ai vu fleurir d’autres murs:
- réels, à la frontière entre les USA et le Mexique, en Cisjordanie. Mais aussi aux frontières Est de l’Europe, conditions premières des adhésions de ces pays à l’UE.
- Technologiques, policiers et administratifs chez nous, avec les objectifs chiffrés d’expulsions au nom de l’identité nationale et les quotas de l’immigration choisie. Certes, je sais que nous pouvons pas accueillir toutes les immigrations du monde, mais de là à créer un Ministère des Expulsions, il y a un pas que je ne peux franchir.
- Symboliques et sociales, au sein même de notre belle France, avec ses quartiers-ghettos (Neuilly/Seine comme Vaux-en-Velin), les regards qui évitent les SDF, ses files d’attentes aux Restaux du Coeur. Economiques aussi entre les plus aisés, sur lesquels se concentrent toutes les attentions présidentielles et les autres…
Et ce n’est pas fini, notre Président, par ses logiques de boucs émissaires élève de nouveaux murs au sein même du corps social, entre les nantis des services spéciaux et les autres, les fonctionnaires et les autres, ceux qui se lèvent tôt et les autres, le curé et l’instituteur, le bon grain et l’ivraie, …
Décidément, les constructeurs de murs de béton ou électroniques, de rideaux de fer, de verre ou de titane ont un bel avenir devant eux. Est-ce cela la nouvelle croissance ?”
Qu’on me permette de souhaiter, aujourd’hui, que tombe la nouvelle muraille, celle qui laisse les mains libres à la finance internationale, qui a permis que, après qu’ils se soient confortablement gavés, ils plongent le monde dans une crise économique et sociale qui mettra dix ans être épongée. Mais nous devrons être nombreux à manier la pioche…
- Nanoparticules. Le Monde.