« Le jouer de flûte » de Jacques Demy (Arte Edition)
Après « Lola » son premier film réalisé en 1960, prix de l’académie du Cinéma et hommage à Max Ophüls (dans ce blog ), Jacques Demy connaît la gloire quatre ans plus tard avec : « Les Parapluies de Cherbourg » palme d’or au Festival de Cannes.
C’est un œuvre très originale pour l’époque, avec des dialogues chantés, des couleurs chatoyantes, une comédienne qui s’affirme, Catherine Deneuve et une histoire de doux-dingue qui ne tient qu’à un fil : celui du brio de Jacques Demy.
Mais comme le cinéaste n’est pas homme à se cantonner dans un registre, surtout celui de la comédie musicale, il adapte le conte de Charles Pérault, « Peau d’âne », toujours avec Catherine Deneuve, et dans la foulée « Le Joueur de flute » tiré d’une légende allemande rapportée par les frères Grimm .
Le voici alors rangé aux accessoires des films de contes et de légendes, à l’intention des enfants. Il s’en défend dans un court entretien . La suite prouvera bien qu’il n’en est rien, même si aujourd’hui « Le joueur de flûte » demeure un film particulièrement catalogué dans le temps, sa thématique, et son niveau jeunesse.
C’est l’histoire de la ville de Hamelin, à la fin du XIIIe siècle, une cité envahie par les rats et dévastée par la peste. Un musicien réussit à débarrasser la ville du fléau sans recevoir en retour la récompense promise. Sa vengeance sera à la fois douce et terrible.
Jacques Demy a réalisé ce film en 1972 avec dans le rôle-titre un certain Donovan mais imaginez qu’à l’époque le garçon était une star du folk international ( «Colours », « Mellow Yellow »….) que l’on plaçait au même titre qu’un Dylan. Il apprendra à Lennon et Harrison à jouer de la guitare. .Aujourd’hui ça ne dit peut-être pas grand-chose à beaucoup d’entre vous,
Ce même personnage que l’on retrouve gringalet dans ses frusques moyenâgeuses en train de conter fleurette à un monde déjà sans pitié. L’omnipotence de l’église et la suffisance des notables en prennent pour leur grade, face au peuple réduit à l’ignorance et à la misère.
Le joueur de flûte , joue aussi de la guitare