Gérer les finances de la France : la vision stratégique de Nicolas Sarkozy

Publié le 10 novembre 2009 par Cajj

Le Président Nicolas Sarkozy a exprimé ses convictions en matière de finances en 1993 alors qu'il était Ministre du Budget. L'expérience Juppé de 1995 à 1997 ont très certainement renforcé ses convictions.

La vision sarkozienne est une vision dynamique des finances. Les finances ne sont pas un état mais une évolution et un flux.

1993 la récession socialiste

En 1993, la mandature PS s'achevait dans un effondrement de l'économie et des finances.

Alors que l'économie française rencontrait une année de récession (ce qui reste rarissime pour notre pays au contraire des autres), le gouvernement Bérégovoy laissait filer les dépenses pour retrouver la croissance. On arrivait à un niveau d'incompétence (à la lumière des résultats obtenus) du couple Mitterrand-Bérégovoy peu banal. L'effet de ciseau était terrible : la récession entraînait une explosion du niveau des déficits et par ailleurs de l'emploi.

Taux de croissance 1993 : -0,9 %

Déficit budgétaire (en % du PIB) 2,9% (1991), 4,5% (1992), 6,4% (1993)

Le duo Balladur-Sarkozy : une cure phytothérapique

Le duo Balladur-Sarkozy a décidé de mettre le déficit sous contrôle (ne pas l'augmenter en francs) et de voir son importance se réduire au regard du PIB.

En 1995, le déficit était de 5,5% tandis que la croissance repartait au-dessus de 2%

Juppé : une gestion allopathique du budget

Alain Juppé arrivant au pouvoir comme Premier ministre du nouveau Président, Jacques Chirac, a jugé les finances françaises dans un état lamentable au regard d'une certaine orthodoxie budgétaire.

Il a décidé de baisser comptablement le déficit qui est effectivement passé de 65 milliards d'euros à 49.

Pendant ce temps, la croissance a chuté à 1,1 %.

Conclusion politique

(Moins de dépenses = moins de services aux Français) + (Moins de croissance = plus de chômage et moins de pouvoir d'achat) + (dissolution) = défaite législative de la majorité chiraquienne (= licenciement de Juppé)

Certes, il est difficile au sens scientifique du terme, de tirer des conclusions définitives. Mais, l'homme d'action se doit de tirer de conclusions et passer aux actes.

Economie, flux et stock

Le Ministre du budget Sarkozy a donc gardé la conviction qu'on ne devait pas gérer comptablement le déficit ; qu'il fallait le gérer dans une dynamique car il est un flux et non un stock. L'économie ce n'est pas un lac dont on mesure la profondeur mais une rivière dont on mesure le débit.

Pour la petite histoire, le Ministre du Budget assez autonomiste et de forte personnalité qu'était Sarkozy, une fois Président, a décidé de séparer le ministère de l'économie de celui des finances. Le développement économique est effectivement différent de la gestion des budgets des ministères.

cajj