Dans toutes les célébrations, dans toutes les fêtes, qu’elles soient à dimension microcosmique ou mondiale, il y en a toujours un ou même plusieurs éléments qui viennent donner un petit mais tenace sentiment de gâchis, qui viennent un peu détruire la joie et la bonne humeur qui sied à ce genre d’événements.
Hier, c’est notre président en personne, bien secondé par les membres de son staff qui a voulu avec joie tenir ce rôle ingrat pendant les célébrations des plus spectaculaires travaux de maçonnerie de l’Histoire. Non pas que son discours hier soir Porte de Brandebourg fût particulièrement mauvais, le qualificatif d’insipide conviendrait mieux, mais de l’annonce faite plus tôt dans la journée de sa présence sur les lieux de l’histoire dès le soir du 9 novembre 1989 avec ce texte :
Le 9 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l’Allemagne. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé pour participer à l’événement qui se profile. Arrivés à Berlin ouest, nous filons vers la porte de Brandebourg où une foule enthousiaste s’est déjà amassée à l’annonce de l’ouverture probable du mur.
Cette « affaire » (si elle en mérite le nom) a déjà fait résonner pas mal de claviers d’ordinateurs, pour une raison toute simple, il était matériellement impossible pour Nicolas Sarkozy ni pour quiconque de prévoir le 9 novembre au matin que quelque chose allait changer ce jour-là. Personne ne savait que le mur allait s’ouvrir. Peut-être fait-il allusion aux manifestations monstres du 4 novembre à Berlin ou bien à celles de Leipzig le 9 octobre de la même année ? Toujours est-il que historiquement, ce n’est pas avant le début de la soirée et la fameuse conférence de presse de Günter Schabowski que les choses on commencé à bouger. De plus, les manifestations populaires se sont déroulées d’abord à l’est, pas à l’ouest. La première brèche fut ouverte au nord de Berlin, au passage de Bornholmer Straße, quelques minutes avant minuit, et ce n’est que très tôt dans la matinée du 10 novembre que les scènes de liesse populaire se sont déroulées pour continuer les jours suivants dans une grande pagaille générale.
Donc Sarkozy réécrit l’Histoire à son compte, un comble pour celui qui quelques heures après cette annonce sur son site a célébré la chute du mur à la Porte de Brandebourg.
L’identité nationale pour moi en ce moment, ce serait plutôt la honte qu’autre chose.