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Bored To Death – Saison 1

Publié le 10 novembre 2009 par Mg

Ambiance roman noir et vieux film policier pour cette nouvelle « mini » série d’HBO mettant en scène un écrivain pas si passionné se faisant passer pour un détective privée vieille mode à New York. La chaîne du câble américain sait nous sortir des petites pépites de ces tiroirs, et encore une fois nous ne sommes pas face à une série grand public, mais une arrivée directe du ciné indépendant…

Au générique, Jason Schwartzman, comédien fétiche de Wes Anderson ou Sofia Coppola dont l’air nonchalant vous procure immédiatement une tranquillité absolue. Pour incarner le reste du trio principal, on lui additionne un Zach Galifianakis (autre nom imprononçable tout droit sorti de The Hangover), et Ted Danson, réchappé de Damages avec sa crinière blanche reconnaissable entre mille. Sorte de représentants paumés des auteurs new-yorkais d’aujourd’hui, entre consommation de drogues douces (pour le rire), et une tendance à l’alcoolisme (d’alcools légers aussi), ils dérivent dans un milieu bobo qu’ils ne supportent pas mais dont ils sont les premiers représentants, sortes d’hippies nés vingt ans trop tard et portant le costume. Le héros, qui porte le nom du vrai scénariste (on aura peu vu aussi pervers) de la série, débute son histoire par la perte de l’amour de sa vie, justement déçue de cet enivrement quotidien sans réelle avancée… Le coeur en miette, l’inspiration en panne, il se lance donc dans l’investigation amateur, résolvant les cas de chats disparus et de poubelles éventrées. Ou presque.

Tout dans la série revient vers le film noir d’époque, avec tous ses poncifs délicieux : la prostituée élégante, les réverbères de nuit, les costumes d’époques, les grosses berlines noires et les ex-malfrats au cœur tendre. Jonathan Ames, personnage principal, utilise cette deuxième activité comme un exutoire, mais ceci n’empêche pas l’humour et une certaine nonchalance. Aucune prise au sérieux ici, on dérive dans la bonne société d’un côté, pour aller enquêter dans les bas fonds façon Philip Marlowe (pour les connaisseurs) matîné de quelques geekeries de passage (X-Men, Craiglist ou Google en premier lieu). Les fans de cinéma apprécieront, tout comme le rassemblement de figures indépendantes, d’un rarissime Jim Jarmusch à la jolie Parker Posey ou encore Olivia Thirlby (Juno) dans le rôle de l’ex-petite amie.

Série sans réel fond, Bored To Death peut rapidement ennuyé si on accroche pas. Après tout le côté indépendant peut marcher sur un film, pas forcément sur une suite d’épisodes à la semaine (même s’ils ne font que 25 minutes). Un peu plus libre, on parle ici marijuana au quotidien ou problème de couple, entre du Woody Allen revisité et un Judd Apatow sans sexe. Force est d’avouer que les personnages évoluent, et les enquêtes pas forcément au centre de l’intrigue. Si la série arrive à ne pas tourner en rond au terme de cette première saison, on peut espérer voir l’histoire avancer : une deuxième année est déjà prévue.


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